L’homme s’est retranché durant plusieurs heures dans son appartement avec une retraitée en fauteuil roulant et deux enfants. Le colosse avait déjà été arrêté par le RAID l’an passé alors qu’il menaçait de tout faire sauter.
 
La nuit de jeudi à vendredi a été mouvementée au n° 111, rue du Géneral-Leclerc, à Vandœuvre. La police bouclait tous les accès à l’immeuble en imposant un large périmètre de sécurité autour du bâtiment ; la circulation était déviée et tous les locataires invités à rester confinés chez eux.
« Il y avait des policiers partout et ils ont même fait appel au RAID », explique un locataire. « On nous a demandé de ne pas circuler car il y avait un danger de mort ».
Le danger potentiel ? Un ex-légionnaire âgé de 52 ans, retranché dans l’appartement familial depuis 2 h 30 du matin. Avec une grand-mère en fauteuil roulant et deux des quatre enfants.
C’est la compagne du quinquagénaire qui a donné l’alerte à la police après avoir réussi à s’extraire du logement avec deux de ses enfants.
« Le RAID parlementait encore avec l’individu à travers la porte vers 5 h 30. Les policiers jouaient sur sa corde sensible – son honneur de militaire – pour qu’il se rende », témoigne un autre résident. Avant que l’unité d’intervention ne force la porte et interpelle le suspect vers 5 h 45. On ne déplore aucun blessé.
 
Prison ferme en 2016
Les policiers de la sécurité publique ont fait appel aux hommes d’élite du RAID en raison du profil très particulier et du passé du Vandopérien, même si la situation semblait moins critique qu’il y a un an.
En effet, au cours de la nuit du 3 septembre 2016, l’ex-légionnaire fortement alcoolisé s’était déjà retranché dans l’appartement qu’il occupait alors au 38, rue du Beaujolais, à Vandœuvre, dans le secteur de l’hôpital d’enfants. Sa concubine avait réussi à fuir l’appartement avec ses quatre enfants avant d’avertir les secours.
Malade, dépressif – sa femme lui avait annoncé qu’elle le quittait – l’homme avait menacé à l’époque de « tout faire péter » avec une grenade. Il avait tiré trois coups de feu dans un mur.
Deux immeubles avaient été évacués. Le RAID était parvenu à l’interpeller en douceur, à moitié endormi sur une chaise, assommé par un cocktail alcool/médicaments.
Un petit arsenal avait été saisi dans l’appartement de ce passionné d’armes.
Jugé en comparution immédiate, le colosse qui affiche 20 ans de Légion sur sa carte de visite, avait expliqué au tribunal qu’il voulait que le RAID lui tire dessus car « je suis un ancien légionnaire, je n’ai pas le droit de me donner la mort ».
L’ex-sniper avait écopé de 2 ans de prison dont 1 an avec sursis et mise à l’épreuve durant 2 ans. Le tout assorti d’une obligation de soins psychologiques, de travail ou de formation.
Et interdiction de détenir ou porter une arme pendant 5 ans. Interdiction qu’il a, semble-t-il, enfreint, vendredi. Le Vandopérien avait été écroué à l’issue de l’audience.
Une incarcération qui ne lui aura pas été profitable.
Interpellé pour la 2e fois par le RAID en un peu plus d’un an, le suspect, ivre, a été placé en garde à vue à l’Hôtel de police du bd Lobau. « Il conteste les faits de séquestration qui lui sont reprochés », avance Me Emonet, son avocate qui l’a assisté durant les premières heures de garde à vue.
Les investigations se poursuivent afin d’éclaircir les circonstances exactes de cette nuit de tensions. Le quinquagénaire pourrait être présenté ce samedi au parquet.”
 
 
Source : L’EstRépublicain.fr – article écrit le 22 décembre 2017 par Alain Thiesse 
Photo © HD Nancy
 

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