Les policiers d’élite du RAID apprennent aux côtés des pompiers à maîtriser et combattre le feu. Reportage au centre de secours de Muret dans des conditions extrêmes.
Sous sa cagoule beige et son masque à oxygène, les gouttes de sueur ruissellent sur son visage noirci par les fumées.
Engoncé dans sa combinaison ignifugée, ce policier vient de passer 15 minutes à plus de 500 degrés dans un caisson en feu pour observer l’évolution des fumées.
«C’est un véritable four ! Un sauna géant !», lâche-t-il, à peine sorti de la fournaise et soumis pour la première fois à l’épreuve du feu.
Ce jeudi 15 mars, au centre de secours de Muret, 10 membres d’élite de la police nationale, repoussant un peu plus leurs limites, sont embarqués dans une nouvelle mission de l’extrême aux côtés de sapeurs-pompiers aguerris. Objectif : mieux appréhender les incendies et savoir identifier la nature des flammes pour gérer les situations inédites en intervention. Dans ce type d’exercice, une dizaine de pompiers formateurs initient les équipes du RAID de Toulouse à la maîtrise du feu et à son observation.
«Au moins deux fois par an, nous sommes confrontés à des scénarios d’incendie où des forcenés freinent notre progression par les flammes, assure le chef de l’antenne RAID.
Ces exercices nous apprennent à mieux gérer le stress et à avancer de manière autonome grâce aux connaissances acquises ici».
Déjà lestés de 40 kg lors de leurs assauts (armes, gilets pare-balles, boucliers balistiques), les policiers peuvent alourdir leur charge de 10 kg supplémentaires lorsqu’ils se dotent d’un appareil respiratoire isolant (ARI) avec bouteille, combinaison et masque à oxygène.
Manipulation des lances à incendie, découverte théorique des phénomènes thermiques et protection individuelle en milieu non respirable, tous ces thèmes sont déclinés sous la forme d’ateliers pratiques.
«La contrainte de la chaleur, son intensité sur notre corps et notre respiration est quelque chose de nouveau. C’est toujours intéressant de comprendre les mécanismes pour savoir où se situent nos limites», explique ce policier du RAID après son baptême du feu.
Comment attaquer les flammes ? Que signifie la couleur des fumées ? À quel moment l’incendie peut-il devenir très dangereux ? Des questions essentielles décortiquées durant cette journée au cours de laquelle pompiers et membre du RAID apprennent aussi à mieux se connaître, à partager et analyser des expériences communes.
«Cette rencontre est surtout un échange de culture au profit du RAID puisque les policiers découvrent nos problématiques et des situations sur lesquelles ils seront amenés à intervenir», conclut le capitaine Stéphane Lévèque, pompier à Rouffiac. Des entraînements similaires se font aussi avec les gendarmes de l’antenne GIGN de Toulouse.
 
 

Pompiers formés au terrorisme

Depuis plus d’un an, un groupe d’une quarantaine de sapeurs-pompiers de la Haute-Garonne suit des formations spécifiques aux côtés des policiers d’élite du RAID pour intervenir auprès des victimes lors d’un attentat ou d’un acte terroriste.
Appelé groupe «d’extraction», cette équipe inédite en Haute-Garonne devrait comporter à terme près de 80 pompiers.
Munis de gilets par balles, ils sont chargés d’intervenir en zone dite «orange», une zone pas complètement sécurisée, dans laquelle se trouvent des victimes qu’il faut évacuer et mettre rapidement à l’abri.”
 
 
Source : Ladépêche.fr – article écrit le 18 mars 2018

Author

admin@fipn-sdlp.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!