Cette semaine, les policiers briochins ont démantelé un réseau de trafic de stupéfiants impliquant dix personnes. Deux d’entre elles ont été interpellées mardi matin par le Raid de Rennes (ex-GIPN). Dont Pierre Kolyé, condamné à dix ans de prison dans le cadre de l’affaire Algret.

 

Ils auront mis cinq mois à boucler le dossier. Cette semaine, les hommes du groupe de voie publique (GVP) du commissariat de Saint-Brieuc ont démantelé un réseau de trafic de stupéfiants qui arrosait en résine de cannabis et cocaïne la couronne briochine. Mardi, les deux principaux suspects, considérés par les enquêteurs comme les têtes de réseau, ont été interpellés dès 6 h, à Saint-Brieuc (quartier de Robien) et Trégueux (derrière l’hôpital Le Foll), par onze hommes du Raid de Rennes (ex-GIPN).
Kolyé : un criminel tout juste sorti de prison
Comme à son habitude, l’élite de la police nationale, venue à bord d’un monospace, d’un camion et d’une voiture banalisés, s’est montrée discrète, rapide et efficace. Il n’aura fallu que quelques secondes à ces hommes encagoulés et armés jusqu’aux dents pour enfoncer les portes des habitations et maîtriser les deux « objectifs ». Âgés de 22 et 35 ans, ces derniers n’ont pas opposé la moindre résistance. C’était pourtant le risque. Car parmi eux figure un homme lié au grand banditisme nantais : Pierre Kolyé, alias « Pete » ou « Peter ». Installé à Saint-Brieuc depuis sa sortie de maison d’arrêt en janvier dernier, l’homme avait été condamné en 2009 à dix ans de prison dans le cadre de l’affaire Bernard Algret, ce tenancier de bars à hôtesses brestois enlevé puis torturé à mort en 2005. Peine confirmée en appel deux ans plus tard par la cour d’assises des Côtes-d’Armor, à l’issue d’un « procès Freitas » qui avait vu les quatre co-accusés de Pierre Kolyé écoper de 20 ans de réclusion criminelle.
2.700 € à son domicile, 2,5 kg de résine dans un box
Malgré ce « pedigree », c’est bien son complice présumé, un récidiviste plus jeune, sorti de prison il y a un peu plus d’un an et considéré comme moins dangereux, qui a d’abord attiré l’attention des policiers briochins, en mai. Furieux que l’une de ses nourrices (*) ait osé regarder à l’intérieur d’un de ses sacs remplis de drogue, il avait dévasté son appartement. La victime avait porté plainte. Et une enquête préliminaire avait été ouverte dans la foulée, avec les habituelles filatures, planques et écoutes téléphoniques. Un travail de fourmi qui a fini par payer. Mardi, les perquisitions effectuées dans la foulée des interpellations, avec l’aide d’un chien des Douanes de Plérin, ont, en effet, permis de retrouver un peu de produit chez l’un, 2.700 € en numéraire chez l’autre, et surtout 2,5 kg de résine estampillée (preuve de sa « bonne qualité »), entreposés dans un box loué à Saint-Brieuc. 3 m² dans lesquels les deux suspects sont régulièrement venus se servir comme en attestent les bandes de vidéosurveillance saisies et les plaquettes retrouvées dans les habitations.
Vers une comparution immédiate cet après-midi
Placés en garde à vue, les deux hommes ont bientôt été rejoints par certains de leurs revendeurs présumés. Dont l’un, récemment sorti de prison, portait un bracelet électronique. En tout, les enquêteurs ont procédé à dix interpellations. Cinq ont débouché sur des gardes à vue. L’ADN retrouvé sur la résine n’étant pas référencé dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), le magistrat chargé du dossier semblait s’orienter, hier, vers un procès en comparution immédiate, aujourd’hui, pour trois ou quatre membres du réseau. * Personne chez qui sont entreposées les drogues.”


Source :  Le Télégramme – article écrit le 17 octobre 2014

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