Au sein du Groupe de sécurité de la présidence de la République, la guéguerre entre policiers et gendarmes fait rage. Pour le grand bonheur des paparazzi ?

Le dernier succès de la commissaire divisionnaire Sophie Hatt, la patronne du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), n’a pas consisté à déjouer un attentat contre François Hollande ni à empêcher des paparazzi de le shooter dans sa vie privée. Mais plutôt à avoir enfin obtenu la peau de son second, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Chevreul, réputé plus compétent qu’elle en matière de sécurité rapprochée. L’obligation pour un gendarme, au contraire des policiers, de “rendre compte” de toutes ses activités à sa hiérarchie – et donc des activités du président – a pu froisser certains serviteurs zélés de l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste, jaloux de sa liberté.
C’est ainsi qu’il est légitime de se demander si la protection rapprochée du président demeure toujours la priorité du GSPR. Les gendarmes, écartés du GSPR par le président Sarkozy, avaient effectué leur retour après l’élection de François Hollande. Croyant à un retour à une présidence “normale”, les pandores pensaient qu’après deux ans et demi de “pas très bons” mais loyaux services, Sophie Hatt céderait son fauteuil à la direction du GSPR. Comme cela était le cas avant la présidence Sarkozy. Las ! “Le président de la République n’a pas pris cet engagement et il n’en a pas été question quand il a décidé de nommer Sophie Hatt à la tête du GSPR en mai 2012”, affirme-t-on au cabinet du président.
La gendarmerie y avait pourtant cru jusqu’au bout, même lorsque le lieutenant-colonel Chevreul avait été mis sur la touche une première fois. Mais il y a un mois, ce dernier a dû plier bagage pour rejoindre ERDF. Définitivement. Inutile de préciser que l’ambiance au sein du groupe de protection s’en ressent. Gendarmes et policiers se regardent de nouveau en chiens de faïence. Au nombre de 60, les membres du GSPR doivent aussi subir les changements d’agenda de dernière minute et les improvisations nocturnes du président. “Les textes ne prévoient pas que la direction du GSPR doive être confiée aux gendarmes ou changer de titulaire à mi-mandat. Sophie Hatt continuera donc d’en assurer la direction”, insiste-t-on au Château.
Paparazzades
Pourtant, l’inefficacité du dispositif de sécurité mis en place autour de François Hollande n’est plus à démontrer. Les multiples paparazzades depuis la révélation par Closer de sa relation avec Julie Gayet en sont la preuve. Pire, l’appartement qui abritait parfois le couple était fréquenté par un Corse connu des services de police mis en cause dans un homicide puis assassiné à son tour. Le GSPR est censé sécuriser les abords de l’Élysée et notamment connaître les voisins du président. De son côté, la préfecture de police veille au grain du côté du stationnement. Elle a détaché un major proche de la retraite, qui vient d’être prolongé d’une année. Il travaille aux côtés du GSPR, mais il obéit aussi aux ordres de Sylvie Hubac, la directrice de cabinet du président, qui le missionne sur d’autres tâches sans rapport avec la sécurité du président.
De même, Sophie Hatt est parfois plus préoccupée par son avenir personnel – commissaire divisionnaire, elle se verrait bien contrôleur général. Ou par celui de son mari, un commissaire parisien qui pourrait remplacer Frédéric Auréal à la tête du SDLP (le service de la protection, ex-SPHP, le service de protection des hautes personnalités), désormais sur la sellette après de nombreuses récriminations de la part des syndicats de police.
Contrairement à ce que répétaient le Château et le ministère de l’Intérieur, ainsi que leurs relais dans les médias, au moment du scoop de Closer, jamais la sécurité d’un président de la République n’a été autant prise en défaut.”
 
 
Source : Lepoint.fr – article écrit par Aziz Zemouri le 22 novembre 2014

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