Sofins, le salon du jouet pour militaires.
Le camp de Souge accueille plus d’une centaine d’exposants dans le cadre de la deuxième édition de l’événement dédié aux forces spéciales.
Pendant trois jours, les forces spéciales françaises et étrangères font leur marché au camp de Souge, en Gironde, nouveau lieu de cantonnement du 13e régiment de dragons parachutistes (RDP), l’unité de renseignement de l’armée de terre. Au milieu des pins des Landes se tient, depuis mardi, la deuxième édition du SOFINS (Special Operations Forces Innovation Network Seminar). Ce «marché de Noël» pour treillis camouflés accueille plus d’une centaine d’exposants en pointe dans des domaines comme les transmissions satellitaires, l’informatique miniaturisée ou les drones dernier cri.
 
«C’est avant tout un lieu d’échanges entre les hommes des forces spéciales qui expliquent aux industriels quels sont leurs besoins», résume un cadre de l’état-major. C’est ainsi qu’a vu le jour le Pégase, cet incroyable buggy tout terrain, au look très Mad Max. Un engin capable de décoller sur une cinquantaine de mètres grâce à son aile de parapente et son hélice à l’arrière, et de s’élever jusqu’à trois mille mètres d’altitude. Le tout en étant suffisamment silencieux pour une approche des plus furtive. «Pour le moment, ce n’est qu’un prototype, mais c’est un outil qui peut nous intéresser», commente, laconique, le général Grégoire de Saint-Quentin, commandant des opérations spéciales.
 
A la tête du commandement des opérations spéciales (COS) depuis 2013, «le grand», comme le surnomment ses hommes, peut afficher un léger sourire du haut de ses quasi deux mètres. Les forces spéciales se sont imposées comme un des éléments-clés de la stratégie française dans sa lutte contre les terroristes jihadistes, au Nord-Mali et dans l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Avec succès. Dernier fait d’armes en date, la libération, le 6 avril, de l’otage néerlandais détenu depuis quatre ans par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) dans l’extrême nord du Mali. «Très clairement, aujourd’hui, l’évolution de la conflictualité avec des bandes terroristes très mobiles fait que les forces spéciales apparaissent comme une réponse très bien adaptée face à cette menace furtive», résume le général Saint-Quentin.
 
Le renforcement de la flotte des hélicoptères
Dans ce conflit désormais installé dans la durée, le patron du COS veut éviter que les trois mille hommes sous ses ordres ne soient soumis à un flux tendu − d’où un choix parmi les missions que l’état-major souhaiterait leur voir remplir. Ainsi, face à cette nouvelle donne et malgré des temps de disette budgétaire, les forces spéciales se verront particulièrement chouchouter lors de l’actualisation de la loi de programmation militaire, présentée à l’Assemblée nationale dans le courant du mois de juin. Une augmentation des effectifs de près de mille hommes est déjà programmée, soit à peu près l’équivalent d’un régiment. Mais pas question pour le général Saint-Quentin de gonfler les effectifs d’unités combattantes hyperspécialisées et très aguerries techniquement. Cet apport devrait servir à renforcer le commandement, avec l’arrivée notamment de spécialistes dans le domaine de la numérisation des opérations et surtout dans celui de la maintenance des équipements.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a profité de son passage à ce salon pour assurer qu’il travaillait au renforcement de la flotte des hélicoptères, outil indispensable aux forces spéciales. Celles-ci devraient également se voir doter de nouveaux véhicules d’intervention.
 
Mais «les forces spéciales ne peuvent pas tout», nuance toutefois le général Saint-Quentin, qui travaille désormais à la mise en place d’un réseau de correspondants attitrés au sein des forces conventionnelles. Et ajoute : «Pour assurer la mission, il faut parfois plus d’une centaine d’hommes en aval. C’est un tout qui travaille ensemble. Nous réfléchissons à l’architecture de ces réseaux. Un très bon exemple de ce qui peut se faire en ce domaine est la libération de l’otage néerlandais.» ”
 
Source : Libération – article écrit le 16 avril par Christophe Forcari



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