Le réseau Atlas réunit depuis 2001 (après le 11 septembre…) toutes les forces d’intervention des pays de l’Union européenne, plus la Suisse et la Norvège. La Task force des responsables des services de police travaille depuis cette date à une meilleure coopération entre les 36 unités européennes spécialisées, notamment dans la lutte antiterroriste. Et le cauchemar de tous les pays : la prise d’otages de masse.

Pour travailler l’opérationnel, neuf exercices conjoints, regroupés sous l’appellation ” Atlas Common Challenge “, ont été mis en place dans divers pays, impliquant les 36 services, au total près de 2 250 membres des unités spéciales !

Ainsi, ce mercredi 17 avril, le GIGN et le RAID français, comme l’USP du Luxembourg, sont à Bruxelles pour apporter dans l’exercice leur soutien au CGSU belge, confronté à une prise d’otages dans un train de la société nationale SNCB. Spectaculaire ! Mais malheureusement sans journalistes. Les images sont donc fournies par le réseau Atlas himself…

Au-delà d’une convention de coopération et d’un réseau de communication entre les différentes unités européennes, Atlas a mis en place cinq groupes de travail d’interventions spécifiques : navires, aéronefs, bâtiments, transports et pénétration. Depuis 2008, dans le cas d’une demande d’assistance d’un pays confronté à une crise dépassant ses capacités, comme une prise d’otages de masse (POM dans le jargon), le réseau Atlas,commandé par le colonel Olaf Lindner, chef du GSG 9 allemand, pourrait faire appel à des unités étrangères.

La lutte contre le terrorisme est un des challenges majeurs de notre sécurité intérieure, a estimé hier la Commissaire européenne des affaires intérieures, Cecilia Malmström. Le terrorisme ne connaît pas les frontières et maintenir la sécurité publique est un défi complexe qui recommande la coordination de nos efforts. Je crois que la coopération entre les polices européennes est plus nécessaire que jamais et je me félicite de la réalisation de l’exercice du réseau Atlas.

Des entraînements conjoints sont donc organisés mercredi 17 avril et jeudi 18 pour améliorer le travail en commun et s’adapter aux nouvelles formes de terrorisme. Neuf scénarios de POM, regroupant à chaque fois quatre unités d’intervention, ont été mis en place dans toute l’Europe de façon simultanée. On peut les répartir en trois grandes familles d’intervention : sur des transports en commun (train, bus, avions), en milieu naval et sur des habitations comme des immeubles ou des magasins (photo GIGN).

Cette initiative est le plus grand exercice antiterroriste organisé en Europe “, s’est félicité Gilles de Kerchove, le coordinateur européen de l’antiterrorisme qui a soutenu l’idée depuis son arrivée au poste en 2007 : ” Je pense qu’Atlas est un point essentiel qui peut permettre une coopération opérationnelle entre les Etats membres face à une attaque terroriste à grande échelle.

A noter que le 19 mars, l’exercice ” Atlas Common Challenge “a été préparé pour une meilleure coordination… Voici les différents groupes de travail opérationnel du jour, plutôt répartis de façon géographique :

– Transports :

Sur un train Thalys en Belgique donc avec la participation du CGSU belge, du GIGN et du RAID français, de l’USP luxembourgeois. Dans l’exercice, un PC est commun pour la stratégie, la direction des opérations et la tactique mais chaque unité traite un compartiment de façon autonome ;

Vous noterez au passage la sobriété du Luxembourg pour le nom de son groupe d’intervention : USP pour Unité spéciale de la police. L’éternelle complexité linguistique belge : CGSU pour Commissariat général Special Units (les Flamands disent aussi CGSU pour de Speciale eenheden van de federale politie, ce qui signifie Unités spéciales de la police fédérale). Nous vous rappelons enfin l’art français, non pas de la guerre, mais de l’acronyme : GIGN pour Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale et le poétique RAID pour Recherche Assistance Intervention Dissuasion de la police nationale.

Autres exercies au Portugal avec les GIOE et GOE locaux, le GEO et l’UEI espagnols ;

En Slovaquie avec le LYNX slovaque, le Red Panther slovène, le SIAS et le BSIJ roumains.

– Navires :

En Norvège avec le groupe DELTA, le NI suédois, le KARHU finlandais et l’AKS danois ;

En Estonie avec le KOMMANDO K, l’OMEGA letton, l’ARAS lituanien et le BOA polonais.

– Bâtiments :

Aux Pays-Bas avec le DSI hollandais, le CO 19 britannique, l’ERU irlandais et le PSNI d’Ulster (Irlande du Nord) ;

En Italie avec le GIS et le NOCS locaux, le SAG maltais, l’ATU suisse ;

En Autriche avec l’EKO Cobra, l’URNA tchèque, le GSG 9 et le SEK BWL allemands ;

En Bulgarie avec le SUCT local, le CTC hongrois, l’EAO chypriote et l’EKAM grec.

Que du lourd et du beau monde ! Maintenant, vous m’apprendrez la liste des 36 unités d’intervention européennes par cœur…”

Source : defense.blogs.lavoixdunord – article écrit par Olivier Berger le 17 avril 2013

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