Le RAID et des équipes de la DGSI sont intervenus ce mardi au petit matin dans un quartier de Cahors  pour interpeller un individu soupçonné de radicalisme. Ce Français qui serait rentré de Syrie il y a un mois environ a été placé en garde à vue. Il y a deux ans, sa maison avait été déjà perquisitionnée.
 
Le quartier de la Combe du Paysan à Cahors est un bout de campagne à l’écart de la ville, la route qui le traverse bute sur la colline. Hier au petit matin, l’intervention des hommes du RAID n’a pas secoué la torpeur estivale qui enveloppe les quelques maisons. Sans bruit, plusieurs fourgons aux vitres fumées et des voitures banalisées sont arrivés dans le secteur.
Les accès étaient aussitôt verrouillés avant que les policiers cagoulés et lourdement armés ne se dirigent vers un modeste pavillon. Toujours dans le calme, les forces de l’ordre vont investir la maison. Rares ont été les témoins de cette opération menée par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure en toute discrétion. Deux  équipes de la DGSI, dont l’une spécialement dépêchée de Paris et l’autre basée en Occitanie à Montauban ont convergé vers Cahors hier matin pour participer à l’intervention.
Les enquêteurs avaient un « objectif » ciblé, connu des services de renseignement car fiché S, un Français soupçonné de radicalisme et qui serait rentré de Syrie il y a quelques semaines à peine. L’individu âgé de 35 ans, vit dans cette maison de Cahors avec ses parents. Son interpellation par les policiers du RAID s’est déroulée « en douceur », sans qu’il n’oppose la moindre résistance. Les enquêteurs sont encore restés un long moment à l’intérieur du pavillon vraisemblablement pour fouiller les pièces à la recherche de documents avant de repartir pour conduire l’homme arrêté jusqu’au commissariat de police de Cahors.
 
L’homme aurait expliqué partir au Mexique
Dans ce dossier sensible, lié possiblement à des activités terroristes, du côté de la police, comme du procureur de la République ou de la préfecture du Lot, c’est le plus grand mutisme. D’ailleurs, le secret sur cette intervention menée dans le Lot a été préservé jusqu’au bout, certains policiers eux-mêmes n’auraient découvert l’opération qu’hier.
L’individu interpellé a été placé en garde à vue à l’hôtel de police de Cahors. Il pourrait, dans les prochaines heures, être transféré sur Paris pour y être interrogé par les enquêteurs de la sécurité intérieure et du renseignement qui vont s’intéresser à son itinéraire et à ses voyages. Pour justifier ses absences, et rassurer son entourage l’homme aurait dit à ses proches qu’il partait au Mexique. Des affirmations  qui  devraient  faire l’objet de vérifications par les policiers   intrigués par ce Cadurcien, sportif (il pratique beaucoup la course à pied) mais si étrangement discret dans sa vie.
 

Déjà interpellé il y a deux ans

Le 17 novembre 2015, pratiquement dans les mêmes circonstances, les policiers effectuaient une descente dans le pavillon de la Combe du Paysan. Les perquisitions opérées alors, étaient en lien avec une intervention plus vaste conduite dans les milieux islamistes de la région de Toulouse à Montpellier en passant par Moissac et l’Aveyron. L’occupant de la maison intéressait déjà les policiers qui agissaient dans le cadre d’une enquête administrative. La police, une équipe cynophile, le parquet de Cahors s’étaient rendus sur place. L’habitation avait été là encore fouillée. Ce jour-là, l’individu avait été interpellé par les forces de l’ordre et conduit au commissariat. Quelques jours après, il était remis en liberté mais la justice décidait de le placer sous contrôle judiciaire avec l’obligation chaque matin de « pointer » au commissariat. Depuis presque deux ans, il ne faisait plus parler de lui et travaillait à Cahors Apparemment, la DGSI n’avait pas perdu son adresse.”

Source : La Dépêche.fr – article écrit le 29 août 2017 par Jean-Michel Fabre

 
 

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