“TERRE ET GRAVIER, la plage de Porto Rafti n’a rien d’exceptionnel. La vue, en revanche, l’est. Une baie en fer à cheval, fermée au large par une île conique et râpeuse, au sommet de laquelle se devine la silhouette blanche d’un phare. Le chant des cigales, l’eau très claire, la brise de mer, les bateaux se dandinant au mouillage, des barques de pêche, quelques hors-bord, un catamaran de croisière, trois yachts.

 Le patron de la paillote dit que cela n’arrive pas à la cheville de son île natale, mais il reconnaît qu’à moins d’une heure d’Athènes, il n’y a pas meilleur endroitpour s’aérer les méninges. C’est ici que les cavaliers de l’équipe de France olympique ont pris leurs quartiers, à cinq minutes en voiture du stade équestre de Markopoulo. Le village olympique est à quelque quarante kilomètres de là, et pour des raisons évidentes, ils ont préféré rester près de leurs chevaux.

Lourdement armés
Le staff technique (direction fédérale, vétérinaires, médecin, kiné) loge d’un côté de la baie, les cavaliers disposent d’un autre groupe de maisons à l’opposé. Comme les judokas français, qui ont pris eux aussi, depuis Barcelone (1992) l’habitude de préparer les compétitions olympiques au vert et au calme, ils bénéficient d’une protection spéciale, des éléments du Raid complétant le dispositif des forces de l’ordre grecques.
Cette protection est aussi discrète qu’on la dit organisée et efficace. L’ambiance de Porto Rafti est bien différente de celle du centre équestre de Markopoulo, un vaste complexe cerné de grilles gardées à intervalles réguliers par des hommes en treillis lourdement armés, abrités du soleil de plomb par des guérites de toile. « C’est désormais une habitude, explique François de Saint André, le chef de mission de l’équipe de France d’équitation. Lors des précédentes éditions des Jeux, les voitures étaient déjà fouillées, et avaient déjà droit aux poêles à frire
(NDLR : des miroirs au bout de longs manches) sous les châssis. Tout le monde accepte les mesures de sécurité, même si c’est un peu contraignant, personne n’a oublié le 11 septembre. »
L’arrivée, dimanche, des chevaux de concours complet a évidemment donné lieu à une fouille en règle. Toutes les malles de matériel ont été inspectées, chiens renifleurs à l’appui, l’opération a duré deux bonnes heures, mais personne n’a bronché, d’autant que de l’autre côté des grilles, on savait trouver des écuries et des installations remarquables, « un cinq étoiles » selon Saint André.
Et, toujours selon le chef de mission, les mesures de sécurité sont mises en oeuvre avec le sourire : « On est dans un pays méditerranéen, et cela se sent. » Le visiteur qui a tenté
de se présenter au centre équestre sans les plaques de parking appropriées pour sa voiture peut en témoigner, après avoir été raccompagné à la route principale sous une escorte vigilante, mais toujours aimable.”
 
Source : Le Parisien – article du 10 août 2004

Author

admin@fipn-sdlp.fr
error: Content is protected !!