Le GIGN et le RAID sont réputés pour l’efficacité de leurs groupes d’intervention. Or, dans quasiment huit cas sur dix, les situations se règlent pacifiquement, grâce au travail réalisé par leurs négociateurs.

Le GIGN (groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale) et le RAID (recherche, assistance, intervention, dissuasion, de la Police nationale) sont sollicités pour régler des situations de crise majeure.

Systématiquement, les négociateurs interviennent en amont pour tenter de résoudre pacifiquement la crise. Mus par le même objectif – la libération des otages et la reddition du ou des auteurs –, gendarmes et policiers ont néanmoins deux organisations différentes dans leur appréhension de la négociation.

Au GIGN, la force d’intervention compte dans ses rangs douze négociateurs issus des sections opérationnelles. Après plusieurs années passées dans la colonne d’assaut, les volontaires, qui ont passé avec succès les épreuves et les entretiens de sélection, sont formés en interne et rejoignent ensuite l’une des quatre sections d’intervention. Laurent F., adjoint au chef de la force d’intervention du GIGN et officier en charge de la négociation, explique : “Nous connaissons très bien ces personnes, qui appartiennent toujours à leur section d’intervention mais quittent la colonne d’assaut lorsque le besoin de négociation se fait sentir. Ils passent alors à 100 % négociateur, ce qui représente une réelle plus value. Ils connaissent les rouages d’une intervention et le but d’une négociation. Un lien très fort se crée ainsi entre les deux pans, ce qui permet d’intégrer  totalement la négociation dans le processus de gestion de crise.” Trois gendarmes sont ainsi intégrés dans chaque section,
pour un total de douze négociateurs.

La cellule nationale de négociation, composée de quatre experts, négociateurs à temps complet, est également basée au GIGN. Outre les engagements opérationnels sur des crises dimensionnées, elle est en charge du recrutement et des formations des négociateurs du GIGN et des négociateurs régionaux, soit 296 gendarmes répartis sur l’ensemble du territoire, qui interviennent sur des situations de faible ou de moyenne intensité (individus suicidaires, conflits conjugaux, ou relations de voisinage dégradées…). À l’instar des négociateurs des sections d’intervention du GIGN, les négociateurs régionaux demeurent avant tout gendarmes et enfilent leur tenue de négociateur quand cela devient nécessaire.

La cellule négociation du RAID, cellule nationale pour la police, compte quant à elle un psychologue clinicien et quatre policiers, dont deux femmes, issus de divers horizons (BAC, police judiciaire ou encore sécurité publique). Une fois les tests de sélection passés avec succès, les candidats suivent une formation à la négociation et un diplôme universitaire de criminologie appliquée à l’expertise mentale. Ils sont ensuite formés en interne par les experts du RAID et mis en situation à l’occasion d’exercices avec l’ensemble de l’unité, afin d’intégrer la négociation dans le dispositif global de gestion de crise. “Avant d’être des négociateurs, nous sommes des policiers, souligne Fabrice C., chef de la cellule négociation du RAID et coordinateur national. J’ai personnellement vingt ans d’expérience de police judiciaire. Il faut bien avoir à l’esprit que le négociateur, sans le groupe d’intervention derrière lui, sans ces hommes en noir qui peuvent parfois impressionner, n’aurait pas les mêmes leviers pour négocier.” Les quatre négociateurs et le psychologue du RAID sont sollicités sur chaque intervention de l’unité. Par ailleurs, la cellule du RAID recrute et forme les négociateurs de la force d’intervention de la police nationale (FIPN). Quatre négociateurs de situation de crise sont ainsi présents dans chaque GIPN et à la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la préfecture de police, soit un maillage territorial de cinquante spécialistes exclusivement tournés vers la négociation.

Qu’ils soient du GIGN ou du RAID, dans un GIPN ou une brigade de gendarmerie, les négociateurs ont tous pour objectif de trouver une résolution pacifique à une crise, partageant une philosophie commune : sauver des vies, obtenir la libération des otages et la reddition de l’auteur. Pour y parvenir, le négociateur tente de dresser la “genèse” de la crise afin de connaître l’élément déclencheur du passage à l’acte. Une fois les informations obtenues et le dispositif en place, le négociateur décroche son téléphone, se saisit de son mégaphone ou s’approche de la porte pour entrer en relation avec la personne en crise. Dans près de 80 % des cas, le travail des négociateurs du GIGN et du RAID s’achève par une reddition volontaire de l’individu.”

Source : interieurgouv.fr

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