Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé lundi l’envoi de forces de sécurité supplémentaires sur l’île. Quel rôle vont-elles jouer ? Franceinfo fait le point. 
 
La polémique gronde après le passage de l’ouragan Irma. Les habitants des îles dévastées de Saint-Barthélemy et Saint-Martin craignent une multiplication des pillages. “Le nombre de forces déployées aujourd’hui sur Saint-Martin est considérable. Nous allons avoir sur place près de 2 000 personnes dans la journée”, a assuré  le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, lundi 11 septembre.
 
“Parmi ces forces, le GIGN, le GIPN, les légionnaires”, a précisé le ministre. Ces équipes “vont débarquer dans un instant. Nous avons des forces pour essayer d’éviter les pillages”, a-t-il ajouté. Mais quel rôle vont jouer ces personnels de sécurité supplémentaires envoyés sur l’île de Saint-Martin ? Franceinfo fait le point.
 

Sécuriser la population, l’aéroport et le port de Saint-Martin

Plusieurs équipes des antennes du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN) ont été envoyées sur l’île de Saint-Martin, afin de renforcer les missions de sécurité sur place. Karine Lejeune, porte-parole de la gendarmerie nationale, précise à franceinfo que 34 gendarmes de trois antennes GIGN différentes sont actuellement déployés à Saint-Martin. Vingt militaires d’antennes GIGN de métropole doivent les rejoindre très prochainement. Sept membres du GIPN Antilles-Guyane ont été envoyés à Saint-Martin en parallèle, explique à franceinfo Isabelle Tomatis, directrice départementale de la sécurité publique de Guadeloupe.
Les premières missions des gendarmes et policiers envoyés en renfort à Saint-Martin consistent à protéger les sinistrés et leurs biens, afin d’éviter de nouveaux pillages sur l’île. Mais les militaires des antennes GIGN auront également pour “mission principale” la “sécurisation de l’aéroport et du port” de Saint-Martin au cours des prochains jours, explique Karine Lejeune.

Ce sont deux infrastructures sensibles. Nous risquons d’avoir une population très importante qui va se déplacer vers l’aéroport et le port. Nous aurons sûrement des mouvements de foule importants sur place.

Karine Lejeune, porte-parole de la Gendarmerie nationale

L’objectif des militaires du GIGN sera ainsi de “renforcer les gendarmes départementaux et gendarmes mobiles” sur ces lieux, précise la porte-parole. Ces équipes pourront également “être engagées sur d’autres missions de sécurisation de population ou de déplacement de convois”, “en fonction des besoins et des circonstances”, poursuit Karine Lejeune. Les membres du GIPN, de leur côté, seront sûrement amenés à assister le groupe de protection du chef de l’Etat lors de son déplacement à Saint-Martin mardi, précise Isabelle Tomatis.

Poursuivre les interpellations 

Les équipes des antennes GIGN et du GIPN envoyées à Saint-Martin vont également poursuivre le travail d’interpellation  sur place. Selon le ministre de l’Intérieur, interrogé par France 2 lundi, il a déjà “dû y avoir une dizaine d’arrestations” à Saint-Martin, depuis le passage dévastateur de l’ouragan et la multiplication des pillages les nuits suivantes.
Les militaires des antennes GIGN devront également rechercher et interpeller des individus identifiés comme dangereux à Saint-Martin, qui pourraient tenter de monter dans des avions pour quitter l’île, note Karine Lejeune. Ces équipes devront ainsi surveiller les vols, afin de s’assurer qu’aucun individu “ayant un passé judiciaire” et connu comme dangereux tente de s’échapper.

 

Déployer plus de moyens, du fret et des vivres

Envoyés en renfort à Saint-Martin, les légionnaires mentionnés par Gérard Collomb lundi “seront déployés pour renforcer la sécurité des opérations de secours” sur l’île, précise l’Etat-major des armées sur son compte Twitter.

Au total, “un état-major et trois compagnies sont déployés à Saint-Martin”, précise le ministère de la Défense dans un communiqué lundi. “150 hommes du 3e régiment d’infanterie étrangère (Légion étrangère, Guyane)” sont sur place, ainsi que “100 hommes du 33e régiment d’infanterie de marine (Martinique)” et “165 hommes du 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (Carcassonne)”. Leur mission ? “Patrouiller et participer à la sécurisation des sites sensibles, des convois logistiques et bien sûr des populations face aux éventuelles exactions ou tentatives de pillage”, explique le ministère de la Défense. Ces militaires travailleront “en lien” avec les forces de sécurité intérieure.

Mais les missions de l’armée ne sont pas uniquement sécuritaires. Deux avions de transport militaire A400M, envoyés de métropole, ainsi qu’un avion Casa et un hélicoptère Puma “effectuent des rotations, notamment pour amener 40 000 rations de combat”, précise le blog Défense globale  de La Voix du Nord. Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre partira quant à lui de Toulon (Var) mardi.

Selon le ministère, il doit apporter à Saint-Martin quatre nouveaux hélicoptères militaires et “des moyens lourds du Génie pour participer aux travaux de reconstruction, du matériel et des véhicules de la sécurité civile et de la gendarmerie ainsi que 1 000 tonnes de fret et de vivres”. Ce bâtiment de projection et de commandement comprendra également “les capacités d’un véritable hôpital flottant, avec des équipes médicales expérimentées, deux blocs opératoires et plus de 70 lits médicalisés”. “

Source : Franceinfo – article écrit le 12 septembre 2017

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