MACON – La police française a arrêté dimanche Izaskun Lesaka Argüelles, une militante présumée d’ETA considérée comme une figure majeure du groupe armé séparatiste basque, a-t-on appris de sources concordantes franco-espagnoles.

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                                                                                 Les policiers du RAID le 28 octobre 2012 devant la résidence hôtelière de Macon

La militante trentenaire, en fuite depuis 2005, a été interpellée vers 02h00 du matin dans un hôtel de Mâcon (Saône-et-Loire) par les policiers du RAID, en compagnie d’un autre membre présumé du groupe, Joseba Iturbide Ochoteco, selon le ministère de l’Intérieur espagnol et une source française proche du dossier.

Tous deux étaient en possession d’armes. Une perquisition a été menée dans cette résidence hôtelière du centre de Mâcon. Routes barrées par des voitures banalisées, dans un périmètre de 250 mètres autour de l’hôtel, des hommes du RAID cagoulés et des enquêteurs de police ont fait des allers et retours, au milieu des clients, une bonne partie de la journée.

Vers 15h30, les deux suspects, encadrés par des policiers cagoulés, ont été sortis de ce bâtiment aux murs couleur brique et conduits dans des véhicules de police, selon un photographe de l’AFP sur place.

La militante au physique robuste, dont le visage était caché sous une veste noire, est apparue en polo noir et pantalon beige. Se débattant, elle a révélé un visage pâle, cheveux roux plutôt courts cadrant des sourcils froncés. Son complice a suivi peu après, visage entièrement caché par un vêtement gris.

Depuis deux ans, Izaskun Lesaka Argüelles est l’une des terroristes qui forme le comité exécutif de l’ETA (avec David Pla et Iratxe Sorzábal), et c’est la plus expérimentée des trois“, dit le ministère espagnol de l’Intérieur dans un communiqué.

Clandestine, d’hôtels en gîtes ruraux

Cette interpellation, effectuée dans le cadre d’une enquête conjointe de la Garde civile espagnole et la police française, porte un nouveau coup à l’organisation, frappée par une série d’arrestations ces derniers mois en Espagne, en France et en Grande-Bretagne.

Lundi, un étarra présumé de second plan, Saul Curto Lopez, 32 ans, avait déjà été interpellé dans le Puy-de-Dôme, selon des sources policières.

L’ETA avait annoncé il y a un an, le 20 octobre 2011, qu’elle mettait fin définitivement à la violence après plus de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre.

Malgré les arrestations, l’organisation dont seuls quelques dizaines de membres actifs seraient encore en liberté, refuse de se dissoudre et de rendre les armes, comme le réclament l’Espagne et la France.

Selon le quotidien espagnol El Mundo, Izaskun Lesaka dirigeait actuellement l’appareil militaire de l’ETA et avait pour habitude de se cacher dans des hôtels ou gîtes ruraux en France.

Née à Pampelune, en Navarre, en 1975, elle avait été condamnée en son absence, en janvier, à six ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour son appartenance à l’ETA. Selon les médias espagnols, elle serait l’un des chefs du groupe armé à l’origine de l’annonce historique du 20 octobre 2011.

En raison de l’énorme importance de cette opération“, le ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, s’est entretenu avec son homologue français Manuel Valls, “qu’il a remercié pour son aide décisive“, a annoncé le gouvernement espagnol.

M. Valls a salué l’arrestation des membres de l’ETA “installés en France dans la clandestinité“, louant “la coopération fructueuse” franco-espagnole en matière de lutte anti-terroriste.

Source : L’Express.fr – article du 28 octobre 2012

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