“L’avocat de l’un des prévenus avait reçu des menaces de mort à quelques heures de l’ouverture du procès de 11 personnes dans une affaire de trafic de cocaïne entre Cannes, Marseille et l’Espagne. Quatre jours plus tard, les audiences ont enfin démarré ce lundi sous surveillance policière renforcée.
Dans la salle, des hommes du RAID, encagoulés et armés de fusils d’assaut, et tout autour du palais de justice de Marseille, des policiers de la sûreté départementale : une véritable armada, qui traduit le malaise de ce procès hors-norme.
“Si tu défends encore Gérard Clar ou si tu le fais sortir en provisoire, on te tue toi et ta famille. A lui, tu peux lui dire qu’on le tuera même dans le cellulaire. Quant à ses amis et à leurs avocats, on aura tout le procès pour le faire. Qu’il ne s’inquiète pas.”
Voilà le message envoyé à Pierre Bruno, l’avocat d’un des 11 prévenus, mercredi 1er juillet. Dès réception de cette menace, l’ensemble des avocats s’était désisté, par solidarité mais aussi par inquiétude. Le procès s’est finalement ouvert ce lundi 6 juillet.
Maître Bruno, l’avocat visé, a enfin obtenu la protection policière réclamée après avoir reçu ces SMS sans ambiguïté. Une escorte à ses côtés 24h/24h, nécessaire alors que les menaces de mort l’ont obligé à éloigner sa famille de Marseille pour quelques temps, notamment ses deux filles de 8 et 14 ans.
“On a déjà assez de contraintes comme ça dans un procès, là, la situation est encore plus difficile pour rendre justice.”
– Me Julien Pinelli, l’avocat d’un des principaux prévenus
Gérard Clar et 10 autres prévenus sont jugés dans le cadre d’un vaste trafic de stupéfiants, un réseau très organisé entre Cannes, Marseille, et la frontière espagnole. Le procès se tient toute cette semaine devant le tribunal correctionnel de Marseille.”
Source : France Bleu Province – article écrit le 06 juillet 2015
