Les attaques de novembre 2008 à Bombay  ont vu  une série de dix attaques terroristes islamistes coordonnées qui ont eu lieu du 26 novembre au 29 novembre.

173 personnes, dont au moins 26 ressortissants étrangers ont été tuées  et 312 blessées. L’équipe terroriste était composée de 10 militants islamistes

Ces actes terroristes créent un électrochoc et dans les hautes sphères policières, on se demande de quel outil on dispose, en France,  si un tel drame se présentait chez nous.

C’est à la suite de cette Prise d’Otages Massives (PROM) que le projet FIPN refera parler de lui.

Christian Lambert  alors patron des CRS après avoir dirigé le RAID) est l’initiateur, en 2004, d’un projet pour mener à bien les premières bases de  la FIPN.

Le projet est reporté, Lambert quitte son poste à la Direction Centrale des Compagnies Républicaines de Sécurité et devient numéro 2  de la Préfecture de Police et la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie n’en fait pas une priorité.

La RGPP, le livre blanc sur la défense et la sécurité, et à laquelle la Direction Générale de la Police Nationale est associée passent dessus.

Il sera décidé que le RAID, les GIPN et la BRI-BAC (et ses appuis : Cellule d’Appui Technique ( CAT), les embarcations de la brigade fluviale, des  hélicoptères EC145, un maître-chien, des véhicules spécialisés de la DOSTL…    ) seront regroupés en une seule unité  pouvant opérer simultanément si besoin et en plusieurs endroits en France, c’est ainsi que la FIPN voit le jour officiellement en Juillet 2009.

La FIPN sera inauguré par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, le premier Décembre 2009 sur le site de Bièvres, base du RAID.

De nombreuses questions fusent, les problèmes géographiques séparant les GIPN du RAID et de la BRI-BAC poseront des problèmes d’entrainement de cette nouvelle unité, il faut uniformiser les services concernés, il manque des moyens…

De ce fait, pour se préparer à opérer avec les mêmes modes opératoires, un Tronc Commun d’Intervention (TCI) est mis en place au RAID, tout d’abord entre l’unité d’élite de la Police Nationale et les GIPN en 2008, rejoint en 2010 par la BRI-BAC.

Des moyens budgétaires sont débloqués, aussi bien par la DGPN que par la Direction Centrale de la Sécurité Publique (dont dépendent les GIPN)  et la Préfecture de Police (pour la BRI-BAC).

La circulaire créant la FIPN précise que les GIPN peuvent désormais opérer n’importe où en France, dans le cadre FIPN. C’était déjà le cas mais de façon ponctuelle, pour la protection de sommets comme le G8 ou les 60 ans du débarquement.

Le cadre FIPN retient d’ailleurs ces « grands événements » de portée internationale comme faisant partie de son périmètre.

C’est le RAID qui va piloter la FIPN en période de crise, c’est le numéro 2 du service qui va diriger l’état-major opérationnel de la structure. Chacune des unités contributrices y sera représentée.

Cet état-major de la FIPN a pour objectif de piloter la crise, de planifier les entraînements qui doivent « se banaliser », le plan d’équipement et d’investissement, l’exploitation des retex (retours d’expérience), générés, entre autres, dans une base de données mise au point par le CTSI.

Une base de données de ce type existe déjà dans la filière négociation, sous l’égide du RAID.

L’état-major  détermine également des cycles d’astreintes dans toutes les unités, avec différents niveaux de réaction, fonction du niveau d’alerte générale.

Le maillage territorial de la FIPN est considéré, finalement, comme un atout en cas de PROM, pour autant que des terroristes choisissent les villes où les GIPN sont implantés. Ce qui permettrait à ces premiers primo-intervenants de préparer le terrain une intervention collective.

Mais, cette dispersion géographique  est aussi, évidemment un frein à l’entraînement  régulier.

Les réunions des unités FIPN sont également difficiles à effectuer simplement du fait des astreintes tenues dans chaque zone par les unités.

Le premier défi est immédiat : il faut que les opérateurs puissent s’approprier la structure dans leurs spécialités (tireur, varappe, effractions …) sans avoir l’impression d’y perdre.

Plusieurs groupes thématiques ont été mis en place pour valoriser justement ces points de force en dépassant les frontières des unités, et régler les déficits capacitaires.

Un vaste programme qu’il faudra absorber avec motivation, car le quotidien  de ces unités lui, continue (forcenés, assistance aux services de police, formation à l’étranger, protection de personnalités…).

Des moyens supplémentaires ont été nécessaire comme, le rachat de 3 fourgons blindés de la Brink’s afin d’équiper les GIPN (celui de Lyon en a déjà un), la BRI dispose de son car et le RAID possède ses propres véhicules blindés.

Plusieurs entraînements ont déjà eu lieu, à Eurodisney, dans  un port à Nice (premier exercice de crise en milieu portuaire) et dans le métro parisien.

Photo© Stéphane Bommert

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