Créé par arrêté du ministre de l’intérieur Pierre Joxe, le 23 octobre 1985, le RAID, qui aligne plus de 160 hommes et femmes, est placé sous l’autorité directe du Directeur Général de la Police Nationale.

Celui-ci décide de son emploi ou de sa mise à disposition ponctuelle au profit d’autres services ou de directions actives de la police.

A noter que le RAID n’agit que sous le commandement de sa hiérarchie, il n’a pas compétence pour la suite judiciaire des faits pour lesquels il est intervenu. Par contre il est seul responsable des conditions de son intervention : opportunité, déclenchement, moyens à mettre en œuvre et déroulement de l’opération.

Le RAID est commandé par un commissaire divisionnaire et deux commissaires adjoints.
Durant une opération qui mettrait en œuvre un ou plusieurs GIPN en assistance du RAID, c’est le patron du RAID ou l’un de ses adjoints qui deviendrait le responsable de l’unité d’intervention : la FIPN (Force d’Intervention de la Police Nationale).

Le RAID a été créé pour « armer le bras de la Police Nationale », en effet, les actes de terrorisme étaient légion et la Police ne disposait que des groupes régionaux avec les GIPN qui n’avaient que peu de moyens humains et matériels.


Décision a été prise de mettre au point un service de pointe, hautement qualifié pour les mêmes missions que celles des GIPN à savoir : intervention lors de prise d’otages et arrestation de forcené et d’individus dangereux, la lutte anti-terroriste et contre le grand banditisme, la protection de personnalités, l’assistance technique avec la réalisation d’audits de sécurité et dossiers au profit des autorités policières, préfectorales ou judiciaires, intervention en milieu contaminé (NRBC), la recherche et mise au point de nouveaux matériels en collaboration avec les laboratoires de recherche de la Police Nationale, et enfin à l’étranger, des missions de protection rapprochée   de personnalités menacées , protection ambassadeur de France dans des  pays à risques, sécurisation d’ambassades  dans des  pays à risques et formation de groupes d’intervention ou par pool de spécialistes ( THP, négociation….).
Les membres du RAID sont en alerte 24 heures sur 24, 365 jours par an.

Une fois les premiers candidats sélectionnés, le site de Bièvres , où est toujours basée la CRS8 a été retenue pour accueillir l’unité. Ce choix stratégique plaçait le service à proximité de l’aéroport militaire de Villacoublay et d’un réseau autoroutier important.


Le RAID a été engagé sur des missions de Police pointues, on lui doit notamment l’interpellation de Georges Courtois et de son comparse Abdelkarim Khalki lors de la prise d’otages à la cour d’assise de
Nantes le 19 Décembre 1985, la première opération du RAID.

L’arrestation des membres d’Action Directe , des chefs militaires du FLNC, de membres de l’ETA , interpellation d’un commando d’Iparretarrak, résolutions de plusieurs révoltes en milieu carcéral, diverses missions de protection rapprochée (Salman Rushdie, personnalités politiques, équipes de football lors de la coupe du monde en 1998 et protection des athlètes français aux Jeux Olympiques, différents sommets G8-G20), la neutralisation physique et définitive de Human Bomb dans une école maternelle à Neuilly .

A noter l’interpellation d’Ivan Colonna en Juillet 2003, de Jean Pierre Treiber en Novembre 2009.
Sans compter les arrestations de forcenés, de preneurs d’otages, de surveillance de terroristes…

Le RAID a malheureusement subi des pertes en opérations, Christian Caron et Fernand Seither ont été tué à Ris-Orangis face à un forcené, interpellé par le RAID quelques minutes après le drame. En mission sur l’île de beauté, le Capitaine René Canto est assassiné par un nationaliste corse.

Plusieurs membres du service ont été blessés en interventions. Le 29 Mars 1996, le service est engagé pour arrêter les membres du « gang de Roubaix », l’intervention se déroule sous un feu nourri, les malfrats préféreront mourir plutôt que de se laisser prendre vivant. un membre du RAID sera gravement blessé au visage mais reviendra au service quelques temps plus tard. Deux policiers ont été blessés par balles à Beyrouth au Liban en Novembre 1990.

Lors de l’intervention à Ris-Orangis, un membre a été gravement blessé à la cuisse, lors des échanges de coups de feu qui ont vu René Canto partir, un autre Raider a été lui aussi blessé grièvement.

Yannick et son chien ont été tous deux blessés lors de l’interpellation d’un forcené à Evreux en Octobre 2010.

Des opérations liées au terrorisme ont fait plusieurs blessés au service lors de l’intervention sur Mohamed Merah en 2012.

Le service a été de nouveau engagé sur des affaires de terrorisme, notamment la libération des otages à l’Hyper Cacher à Vincennes (94) en janvier 2015 (après trois jours de traque des frères Kouachi) et celle du Bataclan le 13 novembre 2015.

Le RAID aligne plusieurs pools de spécialistes, les snipers, les plongeurs, l’effraction, les parachutistes, l’escalade, les maître-chien, les négociateurs sans compter les groupes d’assaut.

Les policiers du RAID central et des antennes ainsi que des fonctionnaires du SDLP sont engagés dans la protection rapprochée des ambassadeurs en Afghanistan et au Liban.

Plusieurs reportages ont montré le départ des derniers français d’Afghanistan, sous la protection de l’équipe de sécurité de l’ambassade et notamment du RAID et du SDLP.

Tout le personnel a pu rentrer en France, les policiers ont travaillé dans des conditions d’extrême tension sous la perpétuelle menace des talibans.

Les effectifs d’alerte :

L’état –major (3 cadres), un officier de renseignement, un groupe snipers (5 tireurs), le groupe d’assaut (10 à 12 fonctionnaires), une équipe technique d’intervention (2 fonctionnaires), une équipe négociation (2 fonctionnaires et 1 psychologue), une équipe médicale ( 1 médecin réanimateur), une équipe cynophile ( 1 ou 2 chiens d’assaut)…

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