« Bains de foule du nouveau président de la République, déplacements en RER ou à vélo de certains ministres… La protection effectuée par les services de police spécialisés tourne au casse-tête.
Normalité et simplicité riment-elles avec sécurité? C’est l’équation que tentent de résoudre en ce moment les policiers chargés de protéger le nouveau président de la République et les membres de son gouvernement.
Le déplacement de François Hollande la semaine dernière à Bruxelles en TGV avec un retour en voiture dans la nuit a fait jaser. Cependant, au-delà de la polémique née de la volonté affichée de réduire le train de vie de l’Etat, le mode de transport choisi par le président pose des questions en termes de sécurité.
Des cibles potentielles
« Il y a clairement une volonté de se démarquer des méthodes de Nicolas Sarkozy, dont les déplacements étaient très sécurisés avec une véritable bulle pour le protéger », analyse un policier spécialisé. Désireux de s’offrir des bains de foule parfois improvisés et de marquer sa proximité vis-à-vis des Français, François Hollande se met-il en danger? « Que le président se déplace en train ou en avion n’est pas un problème, qu’il décide de traverser la gare du Nord non plus, analyse Eric Stemmelen, ex-policier du service de protection des hautes personnalités (SPHP). Ce qui est important, c’est le placement des agents. Et, surtout, il faut rester imprévisible. Si chaque déplacement en train fait l’objet d’une annonce ou si ce mode de transport devient la norme, on s’expose au risque de voir des manifestations s’organiser. »
Au cours de la campagne, François Hollande, déjà protégé, a quand même été victime d’un enfarinage. Nicolas Sarkozy avait aussi été agressé en 2011 lors d’un déplacement près d’Agen et personne n’a oublié le 14 juillet 2002, lorsque Jacques Chirac a été pris pour cible par Maxime Brunerie.
« Quel que soit leur degré de popularité, les chefs d’Etat et leurs ministres sont des cibles potentielles, analyse un ancien du SPHP. On peut comprendre que François Hollande et son gouvernement souhaitent changer les pratiques, mais les seuls habilités à faire de la sécurité ce sont les professionnels, donc les policiers. La protection, ce n’est pas une posture. Et ceux qui veulent s’affranchir de ces règles se mettent en danger. »
Source : Le Parisien.fr – article du 31 mai 2012