Grâce à une collaboration internationale entre les services de renseignement français, belges et marocains, les enquêteurs identifient plusieurs membres du commando. Les caméras de surveillance parisiennes et les indices trouvés dans la SEAT noire abandonnée à Montreuil permettent de lier Abaaoud, Chakib Akrouh, et d’autres terroristes aux attaques. L’enquête se resserre également autour d’Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, qui est en contact direct avec les fugitifs. Les informations provenant des écoutes téléphoniques et des mouvements suspects les mènent jusqu’à un appartement vétuste de Saint-Denis.

L’intervention du RAID

À l’aube du 18 novembre, le RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion), une unité d’élite de la police nationale, est activé pour mener un assaut sur deux sites distincts. L’un des lieux, un appartement boulevard Carnot, permet l’arrestation sans danger de deux individus. Mais la situation rue du Corbillon s’annonce beaucoup plus complexe.

L’assaut commence à 4h16 du matin. Le RAID tente de pénétrer dans l’appartement où se sont retranchés Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh, et Hasna Aït Boulhacen, mais la porte blindée résiste aux explosifs. Les terroristes, alertés par les tentatives d’intrusion, ouvrent le feu à la kalachnikov depuis l’intérieur de l’appartement. Les membres du RAID se retrouvent pris sous un feu nourri, contraints de répliquer depuis le couloir et les escaliers pour empêcher les terroristes d’approcher et de déclencher leurs ceintures explosives à proximité.

Un assaut difficile et prolongé

La situation est d’autant plus critique que les trois terroristes sont lourdement armés et prêts à se faire exploser. Des tireurs d’élite, placés sur les toits des immeubles environnants, surveillent l’immeuble et communiquent des informations cruciales aux policiers à l’intérieur. L’affrontement dure plusieurs heures, avec des tirs constants de part et d’autre. Un moment de silence permet au RAID d’envoyer Diesel, un chien d’assaut, dans l’appartement pour explorer la situation. Mais peu après, des tirs retentissent à nouveau, tuant le chien sur le coup.

Vers la fin de l’assaut, Chakib Akrouh déclenche sa ceinture d’explosifs, provoquant une puissante détonation qui détruit une partie de l’appartement et tue sur le coup Abaaoud et Hasna Aït Boulhacen. Cette explosion marque la fin de la fusillade, mais elle cause également l’effondrement partiel du bâtiment, sous lequel Aït Boulhacen meurt asphyxiée.

La neutralisation des terroristes

L’assaut du RAID prend fin après sept heures d’intense confrontation. Abdelhamid Abaaoud, l’organisateur des attentats du 13 novembre, et Chakib Akrouh, impliqué dans les fusillades des terrasses parisiennes, sont morts, ainsi que leur complice Hasna Aït Boulhacen. Ce fut une opération difficile et dangereuse, menée dans un environnement urbain complexe, sous la menace constante d’explosions.

L’arrestation de Salah Abdeslam

Malgré la neutralisation de plusieurs terroristes, Salah Abdeslam, l’un des membres clés du commando, reste en fuite. Abdeslam est le frère de Brahim Abdeslam, l’un des kamikazes qui s’est fait exploser lors des attaques du 13 novembre. Il avait loué la SEAT utilisée par les terroristes et déposé plusieurs d’entre eux avant de fuir vers la Belgique. On ignore s’il a décidé de ne pas se faire exploser ou si sa ceinture d’explosifs était défectueuse, mais il parvient à échapper à la police pendant 125 jours. Il est finalement arrêté à Molenbeek-Saint-Jean, en Belgique, lors d’une opération le 18 mars 2016.

Salah Abdeslam est remis aux autorités françaises en avril 2016 et incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. En 2018, il est condamné à 20 ans de prison par la justice belge pour tentative d’assassinat à caractère terroriste, avant de faire face à la justice française pour son implication dans les attaques de Paris.

L’assaut de Saint-Denis a marqué un tournant dans la traque des auteurs des attentats du 13 novembre 2015. Avec la mort d’Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux des attaques, et l’arrestation de Salah Abdeslam, la France a pu neutraliser une grande partie du réseau terroriste responsable de l’une des pires tragédies qu’ait connue la nation.

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