« PAS DE BLESSES, mais une grosse frayeur. Les six personnes prises en otages, hier matin, dans une banque du MIN de Rungis ont toutes été libérées saines et sauves par les policiers du Raid en début d’après-midi.
Les deux braqueurs, originaires de Vitry, ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire du Val-de-Marne. Agés de 22 et 26 ans, les deux hommes sont connus des services de police pour des outrages, des dégradations et des vols.

« Cette fois, ils sont passés à la catégorie supérieure, confie, amère, une source policière. Sauter du simple vol à la prise d’otages en passant par le braquage, c’est un véritable cours accéléré. »
Effectivement, entre 9 heures et 9 h 30, lorsque les deux individus pénètrent dans les locaux du Crédit lyonnais du marché international, il s’agit d’un « simple braquage, comme il en existe malheureusement régulièrement en Ile-de-France », commente un policier. Perruques sur la tête, gants et armes de poing, les malfaiteurs s’emparent de plusieurs milliers d’euros. Il faut dire que le MIN est réputé pour brasser beaucoup d’argent.
Hier, selon les premiers éléments de l’enquête, lorsque les deux braqueurs sortent avec leur butin, accompagnés d’un employé de la banque pour sécuriser leur sortie, ils aperçoivent un véhicule de police. Pris de panique, ils se réfugient dans la banque tout en abandonnant le salarié sur le trottoir. Immédiatement, celui-ci donne l’alerte en se réfugiant dans l’ancien commissariat du MIN, distant de 50 m, où siègent la douane et un « bureau de plainte » avec deux policiers.

Deux pistolets à billes et à grenaille

La suite, c’est un déploiement de forces impressionnant, avec une cinquantaine de policiers, des pompiers, le Samu et surtout les hommes du Raid. Casques, cagoules, gilets pare-balles, armes de gros calibre, ces policiers spécialistes des situations périlleuses s’emparent du terrain.
Un périmètre de sécurité est mis en place, tandis que des snipers sont disséminés autour de l’agence bancaire et que deux experts en négociations du Raid prennent contact avec les braqueurs.
Grâce au salarié qui a donné l’alerte, les policiers connaissent le nombre d’otages. Il s’agit de quatre employés et de deux clients. Une première femme, la plus choquée, est libérée vers
11 heures. Deux autres suivront peu avant midi. « Les braqueurs ont assez vite compris que la partie était perdue, raconte une source policière. Pas question qu’ils sortent avec des otages
en guise de bouclier. Ils savaient que s’ils étaient à portée de tir, ils étaient morts… »
Pour détendre l’atmosphère, de la nourriture et un demi-paquet de cigarettes sont apportés aux braqueurs.
Finalement, peu après 13 heures, les trois derniers otages, des hommes, sont libérés. « Ils ont accepté de se rendre à deux conditions, commente un officier, qu’on ne leur tire pas dessus
et que leurs visages soient cachés aux médias. » En contrepartie, les négociateurs exigent qu’ils déposent leurs armes et mettent leurs mains en évidence. A 13 h 25, le Raid investit la banque.
Les policiers découvriront que les armes sont en fait un pistolet à billes et un autre à grenaille.
Leur moyen de transport, un scooter volé gris, sera trouvé à proximité. »
Source : Le Parisien – article du 20 juin 2007

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