« Un homme s’est retranché dans son appartement du XVIIe arrondissement de Paris, dimanche matin, après avoir annoncé qu’il voulait faire «comme Mohamed Merah», le tueur au scooter de Toulouse.
Il a finalement été interpellé peu après 12 heures par les forces de l’ordre, selon une journaliste du Parisien.fr présente sur place. Habillé d’un jean, d’un pull et d’un gilet beige sans manche, les mains menottées au dos, il a été évacué de l’immeuble environ vingt minutes plus tard.
Lorsqu’il a été emmené vers le commissariat de l’arrondissement, il se trouvait dans un état «d’ébriété avancé». Il a été placé en garde à vue après un passage en cellule de dégrisement, a précisé Mme Garrigos, substitut du procureur. «Il était dans un autre monde lorsqu’il a été interpellé», a ajouté le directeur de cabinet du préfet de Paris, Jean-Louis Fiamenghi.
Il a ouvert la porte et s’est rendu
Selon une source policière citée par l’AFP, l’homme a «ouvert la porte» et s’est rendu sans opposer de résistance. Des effectifs de police renforcés d’un psychologue et d’un négociateur ont été mobilisés, a précisé sur place Christian Flaesch, directeur la Police Judiciaire de Paris.
«L’important était de sécuriser le voisinage. Le dispositif mis en place permettait une reddition de l’individu sans qu’il y ait de tirs de part et d’autres. Nous ne savions pas s’il était armé, nous avons donc évacué l’immeuble, coupé le gaz et l’électricité.»
Le dispositif de sécurité a été allégé dès que l’individu a été interpellé. Les tireurs d’élite, qui avaient été disposés rue de Pont-à-Mousson, avec vue sur les fenêtres du forcené, ont alors reçu l’ordre de se retirer, comme l’a constaté notre reporter.
La Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la préfecture de police, ainsi que des effectifs de brigades anticriminalité, avaient été déployés sur place.
Un coup de fil menaçant reçu au commissariat
Tout a commencé dans la matinée, lorsque le forcené a passé un coup de fil menaçant au commissariat, tenant des propos décousus et affirmant vouloir «buter des flics comme Merah». Agé de 41 ans, il vit seul au premier étage de cet immeuble en briques rouges qui en compte sept. « Il a déjà menacé sa voisine mais seulement verbalement », a expliqué Jean-Louis Fiamenghi.
Selon un autre habitant de l’immeuble, M. Heudes, le forcené est un Franco-Malien d’une «extrême gentillesse». «Je l’avais aidé lorsqu’il avait emménagé et depuis, nous avions gardé un très bon contact. Mais il pouvait péter les plombs lorsqu’il avait trop bu », a-t-il confié au parisien.fr. Pour Karl Berkemal, son voisin de palier, il n’est pas «méchant». «Ce n’était pas la peine de déployer tout ce dispositif. C’est quelqu’un qui s’énerve quand il a bu et qui s’excuse mille fois le lendemain», assure M. Berkemal. «C’est normal, on est en pleine campagne présidentielle », lance en colère un autre voisin. »
Source : Le Parisien – article du 08 avril 2012
Photo @ LP / Olivier Lejeune