Le ban et l’arrière-ban des services de protection, soutenus par les moyens des armées, ont été mobilisés mi-septembre, pour la visite en Libye du président Sarkozy et du Premier ministre britannique.

Les moyens les plus évidents étaient constitués par deux bâtiments de protection et de commandement (BPC), et une quinzaine d’aéronefs divers, dont un drone Harfang. On ignore si les éléments du COS qui ont ouvert l’ambassade de France fin août ont été , eux aussi, mis à profit.

Le Président est arrivé dans l’A330 du 1.60 “Esterel”. Cet appareil est protégé contre les tirs de missiles. Un deuxième avion, un Falcon 7X, lui aussi autoprotégé, a été mobilisé, comme c’est la coutume pour les déplacements présidentiels (en cas de panne).

Pour limiter la logistique roulante, des hélicoptères venus de deux BPC différents ont assuré les rotations entre les aéroports et les centres-villes de Tripoli puis de Benghazi.

Le 1° RPIMA a fourni des conducteurs d’autorité, ainsi que des Land Rover blindés (cf RAIDS n°305).

Trois de ces Land Rover ont été utilisés au moins ce jour-là, mais on ignore si tous ont été fournis par Bayonne (la DGSE en détient également).

 Le RAID et le GSPR ont aligné les équipes de protection rapprochée. L’effort du RAID était significatif, avec 40 personnels engagés, soit 25% de son effectif total.

Les Land Rover seraient arrivés avec un Hercules du COS de Bayonne via Solenzara, le matin même de la venue du Président. La veille, des CRS (CRS 1 et 3) étaient arrivés par Transall.

Comme c’est souvent le cas, y compris en France, le RAID s’est chargé des points hauts, avec des HK417 et, pour la première fois en opérations, des SCAR en 7,63mm.

Ces derniers ont été achetés en 2009, par la DGPN, pour la protection des ambassades en pays sensibles. Deux exemplaires sont désormais détenus en permanence au RAID.

Le HK417 est maintenant bien installé au RAID, avec une demi douzaine d’armes , et, peut être utilisé notamment pour l’appui feu tireur d’élite (AFTE) pour lequel les snipers du RAID se sont formés

Des personnels du RAID ont également été mêlés au convoi présidentiel, dans lequel avaient pris place le Président , des agents de la DGSE et du GSPR.

Le GAHP est, quant à lui, en charge de la protection du philosophe Bernard-Henri Lévy, tandis que la force de sécurité protection (FSP) du GIGN couvre, l’ambassadeur français en Libye, depuis le mois de mars.

Il s’était rendu à Benghazi par la route, depuis l’Egypte, tandis qu’une équipe renforcée arrivait, via un Tarpon réalisé près de la frégate Aconit, par la mer.

Depuis, des renforts issus de la force d’intervention (FI) ont été injectés, la FSP étant aussi sollicitées sur d’autres dossiers (notamment Bagdad).

 Les moyens héliportés , postés sur le Tonnerre (qui venait de récupérer le GAM du Mistral et le plot Resco) et le Mistral, ont été largement mobilisés puisque pas moins de sept machines ont participé aux opérations. La totalité du plot Resco – donc, il n’y avait sans doute pas de missions en l’air à ce moment-là- , deux Pumas ALAT et deux Tigre.

Ils ont quitté le BPC, rapproché de Tripoli, en milieu de matinée, et ont effectué les convoyages entre aéroports et centres-villes.

Le même manège s’est effectué du Mistral cette fois, pour couvrir la suite de la visite de Benghazi.

Le transit nécessaire rendait impossible, vu le créneau de la visite, de n’utiliser qu’un seul BPC. Sauf à prépositionner à Benghazi des moyens héliportés pendant un certain temps. On peut raisonnablement penser que la date de relève des BPC a été calée sur celle retenue par les responsables français et britanniques pour leur visite en Libye.

Notons que c’est la première fois que des opérations aéromobiles auront été menées simultanément depuis deux BPC sur un même théâtre. Comme sont assez rares, pur des raisons de sécurité, les déplacements des présidents français dans les pays en guerre.

Notons le déplacement impromptu de François Mitterrand à Sarajevo et les déplacements de Nicolas Sarkozy à Kaboul – dans un pays où nous n’avons pas de troupes au sol, c’est suffisamment rare pour être noté.

De leur côté , les Britanniques sont venus avec des moyens plus modestes, qui ont rejoint des effectifs déjà sur place (SAS). Un C-17 et un C-130 de la Royal Air Force ont tout de même été mis à contribution pour amener service de protection et journalistes.

Article tiré de RAIDS  N°306- Novembre 2011

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