Le lieutenant-colonel du groupement local de gendarmerie de l’Aude, âgé de 45 ans, a succombé à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi. Il avait négocié avec le terroriste pour prendre la place des otages dans le Super U de Trèbes. Emmanuel Macron a déclaré que l’officier méritait «respect et admiration de la nation tout entière».
 
Il s’était livré au ravisseur en échange de la libération des otages: le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame a succombé à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
«Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame nous a quittés. Mort pour la patrie. Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice. Le cœur lourd, j’adresse le soutien du pays tout entier à sa famille, ses proches et ses compagnons de la @Gendarmerie de l’Aude», écrit le ministre dans un Tweet.
 
Le chef de l’État a salué «le courage, le sang-froid et l’abnégation exceptionnels» d’Arnaud Beltrame.
«Au cœur de l’action, le lieutenant-colonel Beltrame […] a illustré les vertus militaires d’une manière éclatante, qui mérite respect et admiration de la nation tout entière», a ajouté dans un communiqué Emmanuel Macron, appelant «chaque Français à honorer la mémoire» du disparu.
De son côté, le directeur général de la gendarmerie nationale a exprimé sa «très vive émotion». Le général Richard Lizuret a souhaité «rendre solennellement hommage à l’héroïsme de notre camarade» et «s’incliner devant le courage, le sens du sacrifice et l’exemplarité de cet offficier qui a donné sa vie pour la liberté des otages».
Il a ajouté que les drapeaux et étendards de la gerndarmerie seraient mis en berne ce samedi.

Blessé grièvement par le terroriste
Le militaire avait fait preuve d’héroïsme pendant la prise d’otages de Trèbes et luttait contre la mort, vendredi soir, après avoir été blessé par balles par l’assaillant.
Il «a sauvé des vies et fait honneur à son arme et notre pays», avait salué vendredi Emmanuel Macron en rendant un hommage appuyé à son «courage».
François Molins, le procureur de la République de Paris, avait souligné, un peu plus tard dans la soirée, «l’héroïsme du gendarme qui, au péril de sa vie, a fait le choix de prendre la place des otages».
 
Alors que le terroriste venait d’abattre deux personnes dans le Super U de Trèbes, «le lieutenant-colonel a pris la place des otages au terme de négociations avec l’auteur des faits», avait précisé François Molins. Le procureur avait expliqué que l’assaillant avait ensuite ouvert le feu à plusieurs reprises sur le gendarme, le blessant grièvement.
Le gendarme «avait laissé son téléphone ouvert sur la table (…) et c’est lorsque nous avons entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu» et a abattu l’auteur de l’attaque, qui se réclamait du groupe djihadiste État islamique, avait détaillé le ministre de l’Intérieur. Le ministre avait également souligné «un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les gendarmes, les policiers qui s’engagent au service de la nation».
 
Chef de la compagnie d’Avranches dans la Manche
Né à Etampes, dans l’Essonne, Arnaud Beltrame était marié et n’avait pas d’enfant. Après Saint-Cyr et l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, il a d’abord été nommé dans un peloton de véhicules blindés à Satory (de 2002 à 2006), puis a rejoint le premier régiment d’infanterie (RI) de la Garde républicaine (en charge de la protection du président de la République), jusqu’en 2010.
De 2010 à 2014, il a été chef de la compagnie d’Avranches dans la Manche, puis officier d’état major auprès du ministère de l’Écologie et du Développement durable à Paris de 2014 à 2017.
Il a accédé au rang de lieutenant-colonel en 2016. Le 1er août 2017, il est devenu officier adjoint de commandement (OAC) au groupement de gendarmerie de l’Aude.
Arnaud Beltrame est décoré de l’ordre national du Mérite. En décembre 2017, il avait participé à un exercice simulant une tuerie de masse dans un supermarché de la région, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi.
Les forces de l’ordre procèdent régulièrement à ce type d’entraînement pour améliorer leur mode d’intervention en cas d’attentat.”
 
 
Source : LeFigaro.fr – article écrit le 24 mars 2018 par Yohan Blavignat

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