Plus de 400 personnes ont participé à un exercice à bord d’un ferry, au départ de Dunkerque, ce mardi. Le scénario d’une prise d’otages terroriste avec de nombreuses victimes est pris très au sérieux. Un navire est un théâtre d’opération compliqué pour les forces d’intervention.
 
Hélicoptère, bateau, policiers, gendarmes, pompiers, médecins, agents du port… de gros moyens et plus de 400 personnes ont participé à un exercice de grande ampleur. L’idée était de simuler une sorte de «Bataclan des mers », sur la base d’un scénario de tuerie de masse, à bord d’un ferry, parti de Dunkerque et attaqué par une dizaine d’hommes, raconte Philippe Malissard de la préfecture :

“Il s’agit de tester la chaîne d’alerte, entre le bateau, le Préfet maritime et le Préfet terrestre. Et ensuite de tester comment on fait monter à bord d’un navire, où il y a des terroristes, des otages et de nombreuses victimes, les forces d’intervention spécialisées.”

 
 
Ce scénario, ce n’est pas du cinéma ; il est tout à fait crédible, rappelle l’Amiral Ausseur, Préfet maritime de la Manche et de la Mer du nord :

“C’est à la fois, malheureusement, très plausible et en même temps, très complexe, parce que nous avons de nombreux bateaux, tous les jours, à protéger. Cette protection passe en amont par le renseignement et par ces équipes que nous plaçons régulièrement sur les navires, et aussi en aval, pour être prêts en cas d’attaque, à réagir le plus vite possible. Il reste très facile pour quelqu’un de se fondre dans le masse ; tant que vous n’êtes pas passé à l’acte, c’est très difficile de vous détecter. “

 
 
En cas d’attaque de ce type, les premiers arrivés seraient les policiers locaux, coordonnés par un PC installé en sous-préfecture, avant que Matignon ne prenne le relais. Mais il n’est plus question d’attendre les forces d’intervention, au risque d’augmenter le nombre de morts. Ce qui veut dire aussi protéger médecins et pompiers qui interviennent, explique le préfet, Michel Lalande :

C’est un des grands enseignements du Bataclan, les forces de sécurité civile -pompiers et médecins- interviennent un peu comme les médecins militaires sur les terrains de guerre. Il convient par conséquent d’abord de leur fournir des protections adaptées, casques et gilets pare balle, et que les forces d’intervention les protègent. “

 
 
Sur une attaque de ferry, en mer, les commandos de marines seraient déployés, avec ensuite le renfort, à quai, des forces spéciales. BRI, Raid ou GIGN doivent se former à intervenir sur un navire, explique Eric Heip, le directeur-adjoint du RAID :

“Un bateau, c’est souvent une configuration complexe avec des coursives, des escalators difficiles d’accès et un environnement qui ne nous est pas familier. “
 

Cet exercice était placé sous le regard d’observateurs étrangers, Britanniques, Néerlandais et Belges ; le Commissaire européen à la sécurité était aussi présent à Dunkerque.”
 
 
Source : Francebleu.fr – article écrit le 27 mars 2018 par Matthieu Darriet
Photos © Radio France – Matthieu Darriet 

Author

admin@fipn-sdlp.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!