
« Après avoir menacé un voisin avec une arme à feu, un homme s’est retranché chez lui rue de Trey, ce dimanche soir à Besançon. Un large périmètre de sécurité a été installé en urgence par la police, le temps que le RAID déboule de Strasbourg. Le mis en cause a été interpellé dans son appartement.
Personne ne passe. Absolument personne. Ce dimanche soir à Besançon, la rue de Trey est longtemps restée inaccessible, au grand dam des riverains et des passants. Une unité militaire Sentinelle bloquait l’accès côté rue de Vesoul. Les policiers et les pompiers, eux, étaient postés à l’autre extrêmité, quelques centaines de mètres plus loin.
Si certains habitants pressés de regagner leur domicile ont tenté de négocier, rien n’y faisait. « Ma femme ne me croit pas quand je lui dis que je ne peux pas rentrer ! », déplore un piéton refoulé. La réponse est polie mais ferme. « Désolé Monsieur, on ne s’occupe pas des problèmes de couple. L’important, c’est que tout le monde reste en bonne santé ».
Un périmètre de sécurité autour du forcené
Plus tôt dans la soirée, la température était brutalement montée de plusieurs crans. C’est un riverain qui a donné l’alerte : un homme armé d’un fusil venait de menacer son voisin du pire, avant de se retrancher dans son appartement. Tout indique qu’il était alcoolisé.
Selon nos informations, le mis en cause aurait également été vu dans l’après-midi déambuler dans un parc voisin muni d’un couteau.
Les habitants confinés chez eux
Au vu du profil du suspect, déjà défavorablement connu de la justice, aucun risque n’a été pris. Les forces de l’ordre ont convergé sur les lieux et instauré un large périmètre de sécurité. Sauf exception dictée par l’urgence, il était demandé aux habitants à l’intérieur de cette zone de rester chez eux.
Un groupe de policiers bisontins prêts à intervenir étaient positionnés de part et d’autre du 13B rue de Trey en cas de dérapage. Mais les ordres étaient clairs : dans ces cas-là, c’est au RAID de jouer.
Le RAID force la porte
L’unité de Strasbourg a foncé sur l’autoroute pour rallier Besançon au plus vite. Dès l’arrivée de leurs vans aux vitres teintées, la situation a évolué. Peu après 23h, la quinzaine d’agents du RAID se sont mis en action et ont rapidement défoncé la porte du logement, au 8 étage de l’immeuble.
Le mis en cause, interpellé manu militari, a été remis aux policiers bisontins chargés de l’enquête. Son arme a été retrouvée, elle semblait factice. « L’opération a pu paraître longue aux gens, mais ce qui nous guide, c’est la santé et la sécurité de chacun », débriefait à chaud le directeur interdépartemental de la police nationale, Yves Cellier.
« Je voyais les snipers en face de chez moi »
Dans le quartier, où les fausses rumeurs se mêlaient aux vraies infos, la tension est aussitôt retombée. « C’est quand même traumatisant », répétait une habitante du bâtiment en tirant sur sa cigarette.
Sa voisine, elle, assurait « avoir tout entendu », jusqu’aux bruits sourds liés à l’arrestation : « Je voyais les snipers en face de chez moi, avec leurs casques, les lasers rouges, on se serait cru dans un film ». Avant de tourner les talons pour remonter dormir, elle soupirait : « Ce gars, on le connaît. C’est pas la première fois qu’il cause des ennuis. » »
Source : Estrépublicain.fr – article écrit le 21 juillet 2024 par Willy Graff
Photo ©Ivan Capecchi / Actu Strasbourg