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Mesdames, MessieursLe 16 avril 1996, René Canto tombait en Corse sous les balles des nationalistes. Il était policier du RAID.
Il était originaire de notre ville de Béziers.
Ici, tout le monde se souvient de cette terrible nouvelle.Encore une fois, un serviteur de l’Etat, un serviteur de la République, un serviteur de la France, tombait au champ d’honneur.
Encore une fois, face à des voyous, face à des criminels.
Des criminels maquillés sous les traits d’un patriotisme quasi mafieux.
Des criminels que je ne confonds pas, bien sûr, avec ceux qui rêvent d’une autonomie légitime dans la République !
René Canto était un père de famille. Il était un chef d’équipe énergique, rigoureux, respecté. Il faisait partie de ces hommes sur lesquels nos forces de l’ordre peuvent toujours compter.
Ce jour-là, avec huit autres policiers, il est tombé lors d’une violente fusillade, alors qu’ils suivaient en filature une voiture où se trouvaient deux nationalistes corses.
Dans les images d’archives de la télévision, on voit le cercueil de René Canto porté, le lendemain, par ses compagnons.
Le drapeau tricolore, le beau drapeau tricolore, recouvrant le catafalque.
Lors des obsèques, le représentant du gouvernement qualifiera René Canto de « policier d’une haute tenue professionnelle, dynamique, courageux et d’un dévouement exemplaire. »
Qu’ajouter à ces mots ?
26 années plus tard, nous sommes toujours là, fidèle à sa mémoire, dans notre cimetière de Béziers.
Sous le coup de l’émotion.
Parce que nous parlons d’un fils de Béziers.
Parce que son père, ses frères, son épouse sont là, à nos côtés.
À eux, je voudrais dire, une fois de plus, mon soutien chaleureux, mon soutien ému, mon soutien fraternel.
Et, au nom de tous les Biterrois, mon amitié, mon affection et mon respect.
Aucun mot ne viendra réparer le malheur subi.
Aucune phrase ne viendra atténuer la peine endurée.
Aucune formule ne saura dire ce que vous avez ressenti, vous, sa famille comme ses amis.
Il n’y a qu’une chose que nous pouvons faire en mémoire de René Canto, c’est continuer à lutter pour nos valeurs, nos valeurs de justice, d’ordre et de démocratie.
Ces valeurs que nos policiers défendent partout sur notre territoire.
Parce que, sans ces hommes, sans ces hommes qui risquent leur vie, il n’y a pas de république possible.
Il n’y a pas de France.
Il n’y a qu’injustice et chaos.
Il n’y a que le règne des extrémistes.
Alors tenons-nous en à une promesse.
Celle d’être, chaque année, ici, en souvenir d’un homme d’honneur et de courage, d’un homme dont chacun est fier, tellement fier.
Vive la République ! Vive la France ! »
Discours de Robert Ménard, maire de la ville de Béziers – le 16 avril 2022
Photo © Ville de Béziers