« En 2007, Nicolas Sarkozy aurait-il pu se rendre en toute discrétion, alors qu’il était ministre de l’Intérieur et candidat à la présidentielle, au domicile des Bettencourt? « Impossible », affirme son avocat. A cette époque, « tous ses déplacements sont précédés la veille d’une visite de repérage pour des raisons de sécurité », affirme Me Thiery Herzog dans un entretien publié hier par « le JDD ».

« Il ne se déplace jamais seul, il est toujours accompagné d’une escorte, d’une moto suiveuse et d’une voiture de sécurité. Qui peut croire qu’il puisse se rendre incognito, en dehors de tout agenda officiel, à tel ou tel endroit? »

Sans être fausse, la description de Me Herzog est « très théorique », estime Eric Stemmelen. Ce commissaire divisionnaire à la retraite a longtemps dirigé le Service de protection des hautes personnalités (SPHP), créé en 1994 pour assurer la sécurité des membres du gouvernement.
Aucune trace des visites privées
Certes, le ministre de l’Intérieur, qui dispose de 22 gardes du corps (dont deux à vie), est en principe surveillé. Sous la responsabilité de son chef de cabinet, chacun de ses déplacements publics est précédé par une équipe de « précurseurs ». Sa voiture est accompagnée d’une escorte d’au moins trois personnes. Une main-courante, conservée à vie aux archives du ministère et surnommée « le chouchou » au sein du SPHP, relate en principe chacune de ses allées et venues. Pourtant ses déplacements privés reste entourés d’un certain flou. « Dans un monde normal, le chef de la sécurité est au courant de tout. Mais le ministre peut très bien avoir un rendez-vous privé sans que personne ne le sache. Cela s’est souvent vu… » En ce cas, aucune trace écrite ne vient en attester.
Selon les témoignages recueillis par les juges auprès du « petit » personnel de Liliane Bettencourt, Nicolas Sarkozy se serait rendu chez la milliardaire et son époux en 2007, « durant la période du 27 mars au 5 avril ». Cette visite, brève, aurait eu lieu « le soir avant 20h15 ». Ce que Thierry Herzog dément catégoriquement. Non seulement, l’agenda 2007 de Nicolas Sarkozy ne mentionne qu’une seule visite, le 24 février. Mais en outre, l’emploi du temps du ministre et futur candidat à la présidentielle est alors tellement chargé qu’il lui interdit tout écart.
« Une visite privée, d’autant plus si elle est très courte, n’est jamais consignée », indique Eric Stemmelen. L’ex-pro de la sécurité imagine un scénario très simple. « Le ministre se rend à un dîner privé. Son chef de cabinet n’est pas forcément au courant. Son escorte est réduite au minimum. En montant dans la voiture, il dit à son chauffeur qu’il a une petite course à faire sur le trajet. On s’adapte. Il effectue sa visite. Et il repart. Rien n’est noté. Plus tard, ce sera parole contre parole… »
 
Source : Le Parisien – article du 18 juin 2012

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