Un gardien a été retenu durant plusieurs heures par un détenu qui avait pour revendication son transfert à la prison d’Alençon-Condé.

Grosse frayeur à la maison d’arrêt de Coulaine, dans l’agglomération du Mans. Un surveillant et un prisonnier ont été retenus en otages par un autre détenu, durant plusieurs heures ce jeudi. Ils ont été libérés sains et saufs à l’issue d’une négociation avec le Raid. “Un détenu a profité de l’ouverture de sa cellule par un surveillant, pour menacer ce surveillant avec une arme confectionnée de façon artisanale, qui s’apparenterait (…) à une branche d’une paire de ciseaux”, a expliqué la vice-procureur de la République du Mans Anne Helbert, lors d’une conférence de presse à l’issue de la prise d’otages. Elle a précisé que le parquet avait été averti en milieu de matinée, vers 10 h 30 des événements en cours.

Le détenu “menace donc le surveillant, le fait entrer dans la cellule, menace un détenu qui était également à côté, le fait également entrer dans la cellule”, a expliqué la magistrate, évoquant ensuite un surveillant et “un prisonnier pris en otage”. “Il y a eu l’intervention du négociateur du Raid vers 13 h 40 qui a permis très rapidement de faire libérer les deux otages et ensuite d’interpeller le preneur d’otages sans qu’il y ait de difficulté”, a indiqué Anne Helbert. Le preneur d’otages est un homme né en 1989, qui n’avait jamais posé de problèmes depuis qu’il est détenu dans cette maison d’arrêt, il y a un an, a-t-elle dit. L’homme avait été condamné définitivement en mai dernier et était libérable en 2021. Il souhaitait son transfert au centre pénitentiaire de Condé-sur Sarthe (Orne). “Il avait été vu par l’ensemble des services de l’établissement pour son projet de transfert” et “nous étions en attente de son dossier (…). Nous étions donc dans une chronologie tout à fait normale par ce rapport à ce type de détenu et de condamnation”, a précisé le directeur interrégional adjoint des services pénitentiaires Éric Morinière, qui intervenait aux côtés de Anne Helbert. “Il avait rencontré les services du Mans qui lui avaient confirmé qu’a priori, il obtiendrait ce qu’il souhaitait mais, évidemment, dans le temps normal à la réalisation des transferts”, a indiqué Éric Morinière.

Le détenu est actuellement en garde à vue au commissariat de police du Mans, a indiqué la vice-procureur. Le parquet va ouvrir une information pour “séquestration”, un fait criminel passible de trente ans de réclusion, et “violence avec armes sur personne dépositaire de l’autorité publique”, a-t-elle précisé. La version de la magistrate diffère des premiers éléments communiqués par la chancellerie et d’un représentant syndical sur le rôle des différents protagonistes, qui ne mentionnaient qu’un surveillant pris en otage.

Surpopulation pénale

C’est le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas qui a annoncé la fin de la prise d’otages sur Twitter peu après 14 heures. “Fin de la prise d’otage dans la Maison d’arrêt du Mans. Grâce au sang-froid des personnels et au courage du surveillant retenu tout se termine bien”, a déclaré le ministre dans un premier tweet. “Un grand merci à ceux qui ont contribué à ce dénouement (direction, personnels, Eris, Raid…). Salut particulier au surveillant menacé”, a-t-il ajouté dans un deuxième tweet.

Un peu plus tôt dans la journée, Vincent Le Dimeet, représentant FO Pénitentiaire à Coulaines, s’était dit “en colère”, indiquant avoir “prévenu à plusieurs reprises” sur les risques liés aux conditions de détention dans cette maison d’arrêt, où résident actuellement 520 détenus pour 398 places. Avec 69 375 personnes incarcérées, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint au 1er juillet un nouveau record, selon les chiffres de l’administration pénitentiaire. Ils indiquent une augmentation de la surpopulation pénale puisqu’au 1er juillet, la capacité des établissements pénitentiaires était de 58 311 places opérationnelles. Parmi les détenus, 1 648 étaient installés directement sur des matelas posés au sol.”

Source : LePoint – article écrit le 04 août 2016

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