Béziers. Au cours d’une course-poursuite de douze heures , un forcené âgé de 25 ans a abattu le chef de cabinet du maire de Béziers, « arrosé » la façade du commissariat et tiré au lance-roquettes sur deux voitures de policiers. Une folie meurtrière inexplicable.
Saphir Bghouia, un jeune Biterrois de 25 ans, a semé la terreur dans la nuit de samedi à dimanche dans les rues de Béziers, tuant le chef de cabinet du maire de la ville après avoir détruit deux voitures de police au lance-roquettes antichar.
Il a été abattu hier matin à 11 heures par les hommes du Groupe d’Intervention de la Police Nationale.
1. Tout a commencé samedi soir à la Devèze, quartier sensible de la ville, vers 23 heures. Sur fond de contrôle de trafic de stupéfiants, la rivalité entre membres des communautés gitane et maghrébine  tourne à la bataille rangée. Appelés sur place pour mettre fin à un affrontement  qiu dégénère à coups de fusil, quatre policiers du commissariat de Béziers n’auront pas le temps d’intervenir. Saphir Bghouia s’extrait  de sa bande et les vise avec un lance-roquettes.
Par miracle, le projectile touche le sol avant de percuter la voiture de police qui recule sur une vingtaine de mètres. Les fonctionnaires sont choqués mais indemnes. Des membres de la brigade anticriminalité ripostent, mais Saphir Bghouia réussit  à prendre la fuite et fonce avec l’aide d’un complice en direction du centre-ville.
2. A minuit, il se place à une vingtaine de mètres de l’entrée de l’hôtel de police. Il arrose alors la façade et le boulevard et au fusil à canon scié. « Il tirait  dans tous les sens, un véritable carton » racontera  un voisin témoin de la scène.  Les policiers retrouveront d’ailleurs plusieurs impacts de balle dans les rues adjacentes. C’est au lance-roquettes qu’il choisit de tirer sur sa cible : une voiture de police heureusement vide. Le véhicule est pulvérisé par l’impact, des pièces seront récupérées à une vingtaine de mètres à la ronde.
Quelques secondes plus tard, Saphir Bghouia essaie d’abattre un policier qui tente de prendre des photos du forcené. S’ensuit alors un long rodéo dans les rues de la ville ponctué d’appels téléphoniques au commissariat. Surexcité, Saphir Bghouia menace les policiers de revenir et se lance dans des tirades insensées à la gloire de l’islam. « On aurait dit qu’il se croyait en guerre sainte », racontera un policier.
 
3. Le forcené va braquer deux véhicules différents durant la nuit. Au petit matin, il croise le chef de cabinet de la ville. Jean Farret, 70 ans, est un ancien  commandant de la légion étrangère chargé de la sécurité à Béziers. Appelé à 5 heures du matin pour mettre en place un dispositif de sécurité autour du commissariat, il rentre tranquillement chez lui. Sur sa voiture, un gyrophare.
Il est 7h45 quand Jean Farret s’arrête à une station-service proche du centre-ville. Voyant son véhicule, le tireur fou le prend pour un policier. Confusion fatale pour le chef de cabinet : Saphir Bghouia tire douze fois au fusil mitrailleur par la lunette arrière  du véhicule. L’ancien militaire n’a pas eu le temps de descendre de la voiture, il meurt de deux balles dans la nuque. Arrière-grand-père et dirigeant national du parti démocratique libérale, Jean Farret aurait pris sa retraite le 20 septembre.
 
4. La cavale se poursuit pour Saphir Bghouia. Il harcèle à nouveau le standard du commissariat et donne rendez-vous aux policiers pour en découdre sur le parking des expositions. Après une longue attente, il descend d’une BMW volée et s’apprête  à tirer au lance-roquettes sur les forces de l’ordre.
Les tireurs d’élite du GIPN  ne lui en laisseront pas le temps. Dans la voiture, les policiers découvriront un incroyable arsenal dont  la provenance est toujours un mystère.
Quant à Djamel  A., 29 ans, le complice de Saphir Bghouia, il était hier soir toujours en fuite. Même s’il ne paraît  pas avoir participé directement aux actes, personne n’était hier soir en mesure de dire son degré d’implication dans cette chevauchée meurtrière.
 
Attristés par la mort de Jean Farret et choqués par l’incroyable violence de l’assaut, les policiers biterrois reconnaissaient avoir échappé à un carnage au vu de l’armement et de la détermination du meurtrier.”
 
Source : Le Parisien- article de Marc Tamon – le 03 septembre 2001
 

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