“Hier, le Groupe d’Intervention de la Police Nationale a opéré à Sète pour expulser des propriétaires de paillottes illégales et à Marseille pour neutraliser un tireur fou. Nous avons suivi l’entraînement de l’unité marseillaise.
 
Les hommes du Groupe d’Intervention de la Police Nationale (GIPN) entrent en action là où  les situations sont les plus critiques : ils sont notamment formés pour mettre hors d’état de nuire terroristes et forcenés. Leur force réside dans la rigueur de leur entraînement.
La scène se déroule  mercredi 29 janvier, sur le versant sud de la colline de la Mûre, dans les hauteurs du quartier de Saint-Jérôme, à Marseille.
Le ciel est dégagé. Il fait un froid glacial et le vent souffle à plus de 100km/h.
La garrigue s’étend à perte de vue. Il n’y a pas âme qui vive. Soudain, surgis de nulle part, des hommes portant  d’épaisses combinaisons sombres et des cagoules noires investissent  un petit sentier de terre.
Ils sont armés de fusils d’assaut et équipés de boucliers  en métal, surmontés de caméras miniatures. Dans le même temps, un autre groupe se positionne un peu plus haut, derrière une camionnette. Plus loin, en tenue de camouflage, des policiers se rapprochent de la vieille batisse qui surplombe le site.
Ils ont rampé, invisibles, depuis le flanc de la colline. Pendant  de longues minutes, tous ces hommes équipés d’oreillettes, vont rester immobiles, à l’affût, à l’écoute des instructions de Didier Andrieu, le patron du GIPN de Marseille.
Inlassablement, les policiers vont alors répéter les mêmes séquences d’intervention. Ils vont s’interrompre, puis recommencer. Ils vont gravir  au pas de course les pentes broussailleuses de la colline et les redescendre face contre terre, selon un plan décidé une heure plus tôt dans les conditions du réel. L’exercice  du jour consiste à maîtriser un forcené, ancien légionnaire qui a blessé des automobilistes et a tiré une centaine de cartouches depuis la maison où il s’est retranché.
 
Ce fait divers s’est réellement passé à Lille, une semaine plus tôt, dans le même  environnement. « Toutes les opérations délicates sont systématiquement  reprises par l’ensemble des GIPN de France, pour améliorer nos techniques d’intervention », explique en substance le commandant Didier Andrieu.
Fin d’exercice.
La nuit vient de tomber. Le forcené, en fait, un policier en civil, a été maîtrisé.
Quatre heures se sont écoulées.
 
Opérations prioritaires
Avec celui de Marseille, il existe en France six GIPN (Nice, Bordeaux, Lyon, Rennes, Strasbourg et Lille). En 2002, les policiers d’élite qui les composent sont intervenus  une centaine de fois. Et ont eu notamment  26 interventions prioritaires (forcenés, prises d’otages).
Le GIPN de Marseille, composé de 24 policiers, a une zone de compétence qui comprend les Bouches –du-Rhône, le Vaucluse, l’Hérault, le Gard, l’Aude, les Pyrénées Orientales, l’Aveyron et la Lozère.
« Chacun des policiers qui a intégré le GIPN a d’abord été sélectionné sur dossier », commente Didier Andrieu.
« Puis a suivi dix jours de tests dont une étude psychologique et de grosses épreuves physiques ».
La plupart des candidats ont une spécialité (sport de combat, tireur d’élite, etc.)
« Mais ce n’est pas une nécessité. Chaque année en France, sur  600 demandes, seuls 20 fonctionnaires en moyenne intègrent le « Groupe ». Outre les opérations prioritaires, le GIPN a des missions d’assistance, de protection de personnalités.
On fait également appel à cette unité d’élite pour les interventions à l’intérieur des prisons (émeutes), les événements politiques, les procès ou les reconstitutions d’homicides dans des quartiers jugé à risques. Ces policiers sont aussi chargés de la formation interne au sein de la police nationale et à l’étranger.
Polyvalents, mais tous spécialisés (combat, effraction, escalade, tir, etc.), ils sont soumis à un entraînement de Spartiates et sont en alerte 24h sur 24, 365 jours par an.
Mais ils ont le même salaire et le même statut que leurs collègues de la police nationale. Seule différence : ils sont tous volontaires.”
 
Source : La Provence.fr, article de Michel Clau – 15 juin  2003

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