“Le Groupe d’Intervention de la Police Nationale a maîtrisé, hier en début d’après-midi, un septuagénaire, reclus chez lui depuis la veille, et dont le placement d’office en hôpital psychiatrique avait été demandé par arrêté municipal. Une opération spectaculaire conduite en douceur.
Cours Victor Hugo
Neuf hommes encagoules, armés de fusils d’assaut et appartenant au GIPN de Bordeaux(Groupe d’Intervention de la Police Nationale) se sont postés hier, un peu après deux heures, cours Victor Hugo. Agissant sur autorisation préfectorale et instruction du procureur de la République, le groupe d’intervention a été dépêché à Agen pour maîtriser un individu potentiellement dangereux pour l’ordre public et sa propre personne. L’homme, âgé de 68 ans, était reclus, depuis la veille, dans son appartement au deuxième étage du 83 cours Victor Hugo.
Malade, il faisait l’objet, depuis lundi, d’un arrêté municipal demandant son placement d’office en hôpital psychiatrique.
Se basant sur les dires de son psychiatre et de sa femme, les forces de l’ordre craignaient que le septuagénaire, ancien militaire, ne soit armé de fusil de chasse ou d’une arme de gros calibre.
Lundi, à plusieurs reprises, les policiers avaient tenté, sans succès, d’entrer en contact avec l’homme à son domicile. « On n’a jamais su s’il était absent ou s’il refusait de répondre ».
Une arme à la main
Hier matin, vers 10h45, après l’échec d’une ultime tentative de médiation, cinq hommes du commissaire Alain Pelegry, directeur départemental de la sécurité publique placés sous les ordres d’un officier de police, ont donc forcé la porte au pied de biche et investi le domicile.
A peine entrés, les policiers ont vu leurs craintes confirmées. « Deux de mes collègues l’ont aperçu qui se tenait derrière la porte, une arme à la main », devait indiquer le lieutenant de police.
Les policiers se sont donc immédiatement repliés dans les escaliers de l’immeuble en lançant un nuage de gaz lacrymogène en direction de l’appartement.
« Dans la mesure où cette personne, malade, était armée, nous avons demandé, après autorisation de la préfecture, l’intervention du GIPN, comme le prévoit le cadre légal », indiquait le commissaire Pelegry présent sur les lieux depuis l’échec de la tentative, en fin de matinée.
Tenues de combat
C’est ainsi qu’un peu avant 14 heures, neuf hommes en tenue de combat noire, encagoulés, casqués, armés lourdement (armes automatiques, fusils d’assaut, armes de poing) et reliés entre eux par micros, sont arrivés à Agen pour repérer le cour Victor Hugo, et échafauder la procédure d’interpellation.
Celle-ci n’aura duré que quelques minutes. Spécialistes rompus à l’assaut et à la négociation, les hommes du GIPN ont réussi à maîtriser le vieillard en douceur.
La préfecture tenait à souligner que les moyens déployés pour l’opération, spectaculaire, car inhabituelle par ici, s’ils peuvent paraître disproportionnés au regard de l’individu arrêté, n’ont fait que répondre « à la procédure normale mise en place habituellement lorsque l’on est confronté à un homme armé et potentiellement dangereux pour lui-même et autrui ».
Bref beaucoup de bruit …. Mais pas pour rien. L’homme a été emmené en fourgon au commissariat et devait être interné après à la Candélie.
Hier, vers 15 heures, le cours Victor Hugo avait retrouvé son visage habituel.
Source : Le Petit Bleu.fr, article de Jérôme Schrepf – le 21 mars 2002
