« La prise d’otages dans l’étude de Maître Ambroise Arnaud aurait pu tourner au drame.
Hier, un peu avant 10 heures, Nadège Gleize, 42 ans, divorcée et sans enfant, s’est présentée chez Maître Gilbert Collard au 135 de la rue Paradis. Elle tenait une arme de poing de calibre 12 et exigeait d’être reçue. Devant le refus de l’avocat marseillais avec qui elle n’avait aucun rendez-vous et après lui avoir fait remettre une lettre, elle s’est en fait rendue chez un confrère installé au 119 de la même rue. Sous la menace de son arme, elle a alors pris en otages sept personnes dont quatre avocats.
« Elle voulait rencontrer Maître Collard à tout prix. Elle était très déterminée et son arme, achetée quelques jours avant à Nîmes, était chargée. Son geste était donc, prémédité et elle a négocié pied à pied », expliquait hier Brice Robin, le procureur de la République de Marseille.
Plusieurs séjours dans des établissements psychiatriques
Dès l’alerte donnée, le Groupe d’Intervention de la Police Nationale (GIPN) a préparé son action. D’abord discuter, établir le contact entre Nadège Gleize et Maître Collard.
« Elle a demandé un téléphone, des cigarettes et un briquet. Nous les avons jetés par terre au moment où elle s’est baissée pour les ramasser, nous sommes passés à l’action », précise le commandant Didier Andrieu.
Dans le bureau de Maître Arnaud, toujours menacé par le pistolet, tout est allé très vite.
« Nous avons fait diversion ; elle me tenait en joue et, dès que l’otage a été hors de portée, un de mes hommes a tiré avec son pistolet électronique qui envoie deux petits harpons tétanisant les muscles quelques minutes ». Sous le choc des ondes électriques, Nadège Gleize a vacillé, mais elle a réussi à pivoter et à tirer la balle introduite dans le chargeur qui a frôlé la tête du commandant Andrieu, lui crevant le tympan droit avant de se loger dans le mur. Plaquée au sol, la preneuse d’otages a été interpellée et placée en garde à vue dans un hôpital marseillais.
Elle n’a pas d’antécédent de grande délinquance, mais elle a fait plusieurs séjours dans des établissements psychiatriques. C’est d’ailleurs pour exiger que Maître Collard la défende dans un procès contre le médecin qui l’avait placée an foyer à l’adolescence que Nadège Gleize a monté cette opération. La preneuse d’otages devrait être mise en examen pour « enlèvement, séquestration et tentative d’homicide volontaire sur un représentant de l’autorité publique » dans les prochains heures. »
Source : Le Parisien, article de Jean-Louis Pacull – 02 juillet 2005