« Le RAID et la Brigade régionale d’intervention étaient en intervention toute la journée sur ce site du ministère de l’Intérieur à la recherche d’un homme qui serait entré avec une arme.
 

Le RAID est intervenu au centre de formation du ministère de l’Intérieur à Lognes (Seine-et-Marne), ce lundi jusqu’à 17 h 30 suite à une « alerte de sécurité » lancée en raison d’une « suspicion d’intrusion d’un individu armé » sur le site.

Des dizaines de policiers en tenue d’intervention, un grand nombre de véhicules sérigraphiés de la police nationale et d’autres, noirs ou gris, du RAID et de la Brigade régionale d’intervention entouraient depuis le début de la matinée, la sous-direction du recrutement et de la formation du ministère de l’Intérieur.

Les forces de l’ordre ont passé les bâtiments au peigne fin, à la recherche d’une personne supposée entrée armée dans l’enceinte. « Il s’agit d’une levée de doute », confirme une source policière.

Dans l’après-midi, un suspect a été interpellé pour des « vérifications ».

Selon nos informations, il pourrait s’agir d’un stagiaire en formation. Il a été conduit au commissariat de Meaux, en fin de journée.

L’antenne de Meaux de la police judiciaire est en charge des investigations.

Un doute à posteriori

Tout a commencé ce lundi après 8 h 30, lorsque des agents chargés de la sécurité à l’entrée du centre de formation ont eu un doute à posteriori.

Ils ont cru reconnaître la forme d’une arme, un pistolet-mitrailleur, dans un sac sur une image aux rayons X d’un portique de sécurité, alors qu’il n’y avait pas, ce lundi, de formation avec des armes longues. Mais trop tard. L’homme était déjà entré, se mêlant à la foule à l’heure de pointe.

Cette annexe du Ministère de l’Intérieur accueille chaque jour à Lognes, des centaines de fonctionnaires, formateurs ou stagiaires en formation, ainsi que des candidats au concours d’entrée dans la police.

L’image de l’homme recherché a été captée

Les agents de sécurité, paniqués, ont donné l’alerte.

Les images de deux suspects potentiels avaient été captées sur les caméras de surveillance du portique d’accès. Elles ont été visionnées par les forces de l’ordre.

Dès leur arrivée, des groupes de policiers du RAID et de la Brigade régionale d’intervention, ont lancé la vérification des bâtiments à la recherche de ces hommes potentiellement armés.

Les abords du centre ont été sécurisés afin d’empêcher toute nouvelle intrusion.

Une partie des personnes présentes au ministère de l’Intérieur ont été évacuées à l’arrière du bâtiment principal après vérification de leur identité.

Au fil de la journée, elles ont pu quitter les lieux mais n’avaient pas forcément accès à leur voiture ou à leur sac.

« Nous sommes arrivés vers 8 h 30. Nous avons eu le temps de prendre le café et de nous installer en salle lorsqu’on nous a demandé de sortir, vers 9 heures. Nous ne savons pas s’il s’agit d’un collègue ou d’une personne extérieure au ministère », racontait en fin de matinée un policier en formation.

D’autres personnes, notamment des jeunes gens venus passer des concours, sont restées confinées dans un amphithéâtre toute la journée et s’y trouvaient encore au départ du RAID.

« J’ai accompagné mon fils tôt ce matin pour un oral. Je suis revenu à 11 heures pour voir ce qu’il se passait. Je n’arrive pas à le joindre sur son téléphone portable. Les policiers semblent calmes, c’est surprenant », poursuit un père de famille normand.

Perquisition dans la voiture du suspect

Vers 15 heures, le Cours des Petites-Ecuries, a été bouclé par les forces de l’ordre, entre le rond-point Marie-Curie et la Place des Colliberts. La rue des Chèvres était aussi fermée aux voitures et aux piétons.

Deux chiens renifleurs d’armes puis une équipe de déminage sont arrivés sur place.

Selon nos informations, les policiers devaient perquisitionner la voiture de l’homme interpellé garée dans un parking de la commune en face du ministère de l’Intérieur.

Les passants devaient respecter un périmètre de sécurité de 200 m en cas d’explosion. Les habitants du quartier ont dû patienter avant de rentrer chez eux.

Aucune arme retrouvée

Onze jours après la tuerie perpétrée au sein même de la préfecture de police à Paris, le 3 octobre par Mickael Harpon, un fonctionnaire des renseignements qui a tué au couteau quatre de ses collègues, la concentration en urgence d’un tel effectif de forces de l’ordre a pu tout d’abord laisser craindre le pire.

A 17 heures, si l’homme recherché a bien été arrêté, aucune arme – si tenté qu’il y ait bien eu une arme – n’avait été retrouvée. Et il est possible qu’il n’ait en fait rien à se reprocher.

Selon nos informations, rien n’empêche des policiers de venir en formation en possession de leur arme de service, en fonction des formations suivies. Il n’y a en outre pas que des administratifs parmi le personnel du site.

Contacté, le parquet de Meaux devrait communiquer sur cette opération ce mardi. »

Source : Leparisien.fr – article écrit le 14 octobre 2019 par

Photos © LP/Julie Olagnol

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