De nouvelles perquisitions administratives ont été menées dans la nuit de mardi à mercredi par des équipes de la sûreté départementale du Nord et le RAID, à Croix mais aussi à Roubaix. Cinq habitations ont été perquisitionnées. Rien n’a filtré des saisies éventuelles opérées par les policiers.
 

Malgré la nuit, c’est une «  descente  » de police qui n’est pas passée inaperçue, à deux pas du centre de Croix. Des hommes casqués, d’autres encagoulés et armés jusqu’au cou, «  type GIPN  », ont bloqué une partie de leur quartier. «  On pense à tout dans ces moments-là  », explique un Croisien. Vers 4 heures, dans la nuit de mardi à mercredi, de nombreux policiers ont effectué une série de perquisitions administratives dans des habitations de Croix et de Roubaix. De nouvelles puisque le versant nord-est n’est pas épargné par ces opérations de police diligentées directement par le préfet du Nord. Aucune information n’a filtré.

Selon nos sources, elles ont été effectuées par des équipes de la sûreté départementale renforcée par le RAID ou la BRI. «  Ces unités d’élite interviennent en appui tactique  », explique une source judiciaire. Quatre ou cinq objectifs étaient particulièrement visés. «  Il est apparu que l’un d’entre eux n’habitait plus dans le logement depuis plusieurs semaines  », souligne une autre source.

Depuis les attentats, de nombreuses perquisitions ont été réalisées, en dehors du cadre légal, à Hem, Roubaix et Tourcoing. Elles ont conduit à quelques assignations à résidence, notamment à Roubaix. Selon la préfecture, à la date du 27 novembre, les forces de l’ordre avaient procédé à 80 perquisitions. Elles avaient donné lieu à 14 gardes à vue. Une vingtaine d’armes ainsi que des explosifs, des grenades et des cartouches ont été saisis. Des stupéfiants et 3 000 euros ont été saisis. Par ailleurs, «  des informations ont été collectées étayant certaines relations avec les théâtres d’opération en Syrie  », explique la préfecture. Mais pas un mot des opérations de la nuit dernière.

Plus de 7 000 plaques de voitures contrôlées en une seule nuit

Les polices flamandes, wallonnes et françaises se sont unies la semaine dernière pour effectuer une opération de scannage de plaques d’immatriculation. L’opération, qui a duré de 22 h à 3 h, a permis de contrôler 7 114 véhicules de part et d’autre de la frontière. Des fonctionnaires de police de Roubaix, Tourcoing et Armentières ont participé à cette opération d’envergure. «  L’objectif était d’avoir une première image des véhicules à rechercher repris dans les bases de données belges et présents sur le territoire voisin et inversement  », souligne le commissaire Dominique Debrauwere.

Sept véhicules munis de caméras ANPR, qui permettent de scanner en une fraction de seconde les plaques d’immatriculation et surtout de savoir si cette voiture est recherchée ont été utilisés. Sur les 7 114 plaques scannées, 32 véhicules étaient signalés dans les bases de données. Ce sont surtout des problèmes au niveau assurance qui ont été détectés mais aussi des personnes qui devaient être entendues, des véhicules signalés lors d’agissements suspects et également une personne connue pour trafic d’êtres humains. Son véhicule a été fouillé. «  Le but n’était pas de faire du chiffre, intervient le commissaire Noterdeam. L’objectif était surtout de tester la méthode, d’échanger dans une volonté de mieux collaborer à l’avenir.  »

«L’artificier» placé en détention

C’est chez lui, à Hem, que les forces de police ont réalisé la saisie la plus spectaculaire. Détonateurs, mèches et matière explosive… un véritable arsenal avait été découvert lors d’une perquisition administrative. Un homme, se sachant recherché, s’était constitué prisonnier. Après plusieurs jours de garde à vue, ce Hémois originaire de Roubaix a été mis en examen puis placé en détention provisoire. «  Il s’agit d’une simple affaire de droit commun, explique une source judiciaire. Aucun lien n’est établi avec une quelconque mouvance terroriste. Mais il s’agit d’explosifs, découverts près de Roubaix. Ça reste intéressant  .» Intéressant car la PJ travaille depuis plusieurs mois sur des distributeurs attaqués à l’explosif. Là encore, aucun lien avéré entre cette saisie et ces dossiers de grand banditisme.

Selon cette même source, le Hémois a été présenté, à tort, par des médias britanniques comme l’artificier des attentats de Paris. «  C’est farfelu. D’ailleurs, le dossier est géré par le parquet de Lille et non Paris, seul compétent en matière de terrorisme  ».”

Source : Nordeclair.fr – article écrit le 02 décembre 2015 par Vincent Depecker

 

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