Toulouse, le 11 mars 2012, Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er Régiment du Train Parachutiste a rendez-vous sur un parking à proximité du gymnase de la cité de l’Hers avec un homme qui souhaiterait lui acheter sa moto.

L’acheteur arrive sur place et lui demande de confirmer qu’il est bien le militaire qui vend sa moto.

Imad Ibn Ziaten, ne se doute pas un seul instant qu’il a en face de lui assassin.

Il répond par l’affirmative.

Le vendeur sort un pistolet et lui tire une balle dans la tête.

Le 15 mars 2002, vers 14h à Montauban, Mohamed Legouad, Abel Chennouf et Loic Liber, trois militaires du 17° Régiment du Génie Parachutiste retirent de l’argent au distributeur de la Caisse d’Epargne, à proximité de la caserne Doumerc.

Ils ne prêtent pas attention à l’homme qui gare son scooter à proximité d’eux. Il est armé.

L’homme casqué, d’un pas déterminé, tire à bout portant sur Mohame Legouad et Abel Chennouf.

Le caporal Loic Liber tente de prendre la fuite mais se fait tirer dans le dos. Il restera tétraplégique à vie.

Quatre militaires tués en l’espace de quatre jours. Tous les moyens sont mis en œuvre pour trouver l’assassin dans les plus brefs délais.

Les bandes vidéo sont scrutées par les enquêteurs.

L’assassin est véhiculé par un scooter Yamaha T-Max, toujours casqué, armé d’un Colt 1911, il porte une go-pro fixée sur le buste.

Il filme l’intégralité de ses meurtres, au plus près des victimes.

La piste antisémite est envisagée mais vite écartée.

Le 19 mars vers 08h, un homme casqué gare son scooter T-Max devant l’établissement scolaire juif Otzar Hatorah, dans un quartier résidentiel de Toulouse.

Armé d’un pistolet Colt 1911 il entre et ouvre le feu sur un groupe de personnes rassemblées devant l’établissement.

Il tue un enseignant Jonathan Sandler et ses deux enfants Arié, six ans et Gabriel Sandler, trois ans. Il pénètre dans la cour de l’école et tue la petite Myriam Monsonégo âgée de sept ans.

Il prend la fuite avec son scooter.

La même arme est utilisée et le signalement est le même.

L’horreur de la tuerie de l’école Otzar Hatorah est insupportable, l’assassin n’hésite pas à tuer des enfants.

Le 19 mars, Mohamed Merah est identifié par la police comme le principal suspect des attentats.

Il a été confondu par l’adresse IP de sa mère qui fait partie des 576 identifiants à s’être connectés à la petite annonce passée par la première victime sur « Le bon coin ».

Il est suivi et localisé par les policiers.

La DGPN est informée de l’identité du terroriste, elle saisie le RAID qui est sommé de se rendre à Toulouse et d’interpeller Mohamed Merah.

Le soir même, Mohamed Merah sort de son immeuble par les sous-sols. Il se rend chez une amie chez qui il laissera des sacs contenant des vêtements, une go pro avec les images des meurtres sur la carte mémoire. Un courrier sur lequel il écrit ce qu’il a fait et prône le djihâd.

Il retourne dans son appartement vers 01heure du matin.

La nuit du 21 mars, 03h10, Merah a fait sa dernière prière et joue sur sa console vidéo.

Arrivés dans l’immeuble du 17 rue du Sergent Vigné, les hommes du RAID progressent dans le noir, Merah entend la porte d’entrée de l’immeuble s’ouvrir mais se méfie de ne pas voir les lumières s’allumer.

L’équipe d’effraction pose le vérin hydraulique sur la porte du studio, Merah entrouvre la porte et tire, une balle dans la cuisse et l’autre une dans l’épaule. Un troisième sera touché de deux balles dans le sternum, vive le GPB

Les hommes du RAID tirent à travers la porte et reculent.

Merah s’isole dans la salle de bains, la pièce la plus retranchée dans le studio.

Il est prêt à affronter les hommes du RAID. Il entre en phase de combat.

Deux heures après le premier assaut, le gaz et l’électricité sont coupés.

Les consignes sont claires : il faut le prendre vivant.

Au matin, un négociateur du RAID prend contact avec le terroriste.

Un talkie-walkie est donné à Merah en échange d’un de ses Colt 45.

Merah exige de parler à un policier du renseignement toulousain qu’il dit connaitre.

« N’oublie pas que j’ai les armes à la main – Je sais comment vous opérer pour intervenir – Sachez qu’en face de vous, vous avez un homme qui n’a pas peur de la mort, moi j’aime la mort comme vous, vous aimez la vie »

Les paroles du terroriste sont cruelles, engagées, il regrette de ne pas avoir tué plus d’enfants dans l’école juive, plus de policiers ou militaires.

Pensant que le terroriste accepte volontairement de dialoguer, la négociation peut être longue mais peut aboutir à une réédition.

Merah fournit toutes les preuves de ses actes.

Mais il retarde sa sortie.

Finalement vers 22h, il décide de ne plus se rendre à la police.

Il a profité de la journée pour se reposer et reprendre des forces.

Après plus de 20h de négociation, il coupe le contact avec le négociateur et le policier du renseignement.

Le 22 mars, à 10h30, une colonne d’assaut est derrière la porte du studio.

Les policiers progressent avec précaution, redoutant de tomber sur des pièges que Merah aurait laissé.

A l’extérieur, les Tireurs de Haute Précision couvrent leurs collègues et les renseignent sur les mouvements à l’intérieur du studio.

Le plan est d’ouvrir une brèche dans la salle de bains et de lancer des grenades lacrymogènes.

Contre toute attente, Merah sort de sa cachette et tire pour s’échapper vers la fenêtre de son salon.

Il passe le bras au-dessus du balcon, l’arme à la main.

Aussitôt, les THP du RAID font feu.

Merah est tué d’une balle dans la tête et une deuxième dans la moelle épinière.

Il s’écroule au pied de la résidence.

L’assaut est terminé, Merah est mort, emportant ses secrets avec lui.

Le terroriste avait effectué des voyages en Afghanistan et au Pakistan.

C’est au Pakistan, que Merah aurait trouvé « ses frères », comme il les appelait, et aurait appris à manipuler et tirer avec une arme (et bien d’autres choses …)

Cinq policiers du RAID ont été blessés durant cette intervention.

Author

admin@fipn-sdlp.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!