Les policiers du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) étaient en première ligne lors des attentats de Paris et de l’assaut de Saint Denis. Cette unité d’élite intervient notamment lors de prise d’otages. Elle compte 300 policiers et 7 antennes dont une à Rennes pour le Grand Ouest.

L’antenne du RAID de Rennes est basée dans un endroit discret à la périphérie de la ville. Le bâtiment qui servait avant à une administration n’a pas été modifié en apparence. La vingtaine de policiers en occupe le rez-de-chaussée. Il y a des bureaux, une salle de réunion, une autre pour la musculation et la pièce centrale qui sert de vestiaire et d’artillerie. En cas d’alerte, les hommes se retrouvent là et s’équipent en quelques minutes, enfilent chaussures montantes et combinaison, plus tout un matériel très lourd.
Un casque avec une visière blindée qui pèse huit kilos, un gilet pare-balles avec des plaques balistiques, des armes qui vont du pistolet à impulsion électrique au fusil d’assaut ou de snipper, plus des boucliers de protection” , détaille Stéphane, un des opérateurs. Le tout pèse une cinquantaine de kilos. D’où un entrainement physique quotidien, explique Fabrice le patron du RAID de Rennes: “travail d’endurance, de force, séance de tirs, de sports de combat, en plus des entrainements opérationnels“.
 

Cette fois, il s’agit d’un exercice de prise d’otage. Le scénario est celui là: un homme retranché et armé retient un membre de sa famille. Après plusieurs heures de vaines négociations, les policiers donnent l’assaut. Un local extérieur a été aménagé pour la circonstance. La porte est ouverte avec un explosif. En quelques minutes et quelques échanges de coups de feu, l’otage est mis en sécurité et le forcené est interpellé. “C’est un type d’intervention que nous avons fait récemment sur notre secteur“, précise Fabrice.

C’était, il y a deux semaines, dans le quartier Villejean à Rennes. Les policiers du RAID interviennent aussi en soutien pour l’interpellation de criminel dangereux ou des terroristes. Ils viennent encore en renfort pour la protection des personnalités. “Nous étions là, par exemple, en octobre dernier pour la visite du Président de la République au Mont Saint-Michel“. Le groupe de Rennes effectue 60 à 70 missions par an dont une quinzaine avec prise d’otage(s).


Servir sans faillir

Les policiers du RAID n’aiment pas cet image de corps d’élite. “Nous sommes bien entrainés, c’est tout“. Pourtant n’y rentre pas qui veut. Il faut déjà être un policier expérimenté, un vrai sportif et subir pendant une quinzaine de jours, une batterie de tests physiques et psychologiques. La moyenne d’âge à Rennes est de trente six ans. Thierry, un des chefs d’équipe et treize ans de RAID, a d’abord intégré une brigade anti-criminalité. “Moi, l’esprit de groupe et l’intervention, c’est ce qui m’ intéresse. Alors, le RAID, c’est le summum que je pouvais obtenir. On est toujours dans le feu de l’action.“. Chaque policier a une ou plusieurs spécialités à son actif.

Il y a des spécialistes en effraction, en explosifs, des tireurs de haute précision. Stéphane, lui, est négociateur et expert en technique de cordes: “Cela va être tout ce qui est en hauteur, mettre en place des techniques de corde pour pénétrer dans des locaux par des fenêtres, extraire des otages par l’extérieur“. Tous ces gestes seront répétés de nombreuses fois. Car la devise du RAID, c’est “Servir sans faillir“. “Depuis huit ans que je commande le groupe, nous n’avons pas eu de blessés, ni chez nous, ni en face et on a sauvé des gens“, sourit Fabrice, le chef de l’antenne de Rennes.”

Source : Francebleu.fr – article écrit le 21 décembre 2015 par Brigitte Hug

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