“Mardi 16 avril 1996. Neuf policiers en civils, circulant à bord de trois véhicules banalisés, procèdent à la filature d’un véhicule Toyota sur le Chemin de Loretto dans les hauteurs d’Ajaccio (Corse-du-sud).

La Toyota est montée par deux activistes membres du canal historique du Front de Libération Nationale Corse : Jean-Luc Orsoni, vingt-huit ans, et Charles Santoni, trente-trois ans.

Un détachement d’une quinzaine de policiers du RAID (Recherche, assistance, intervention et dissuasion) travaille effectivement en appui de la Police Judiciaire à la surveillance des mouvances nationalistes corses, alors en proie à des luttes intestines.

Près de quarante individus ont effectivement trouvé la mort dans une série de règlements de comptes à l’arme de guerre entre insulaires.


Les policiers agissent sur commission rogatoire dans le cadre d’une tentative d’assassinat commis le 8 mars 1996 contre Yves Manunta, militant d’une branche nationaliste dissidente. Santoni serait impliqué.

Ordre est donné aux policiers de procéder à l’interpellation des deux individus, mais ces derniers les repèrent.

Dans une courbe, les deux malfaiteurs porteurs de gilets par balle et lourdement armés stoppent leur véhicule et choisissent d’attendre leurs poursuivants. Il est 19h15.


Une intense fusillade éclate. Dans la Renault Clio banalisée, le Capitaine de police René Canto, en position de chef de bord, est atteint mortellement par trois projectiles.

A ses côtés, le gardien de la paix Louis Garcia est grièvement atteint au ventre.

Le brigadier-chef Paul-André Courtine s’extirpe de l’arrière du véhicule de police et abat Orsoni tandis que Santoni est blessé et neutralisé. Trente huit coups de feu ont été tirés en quelques instants.

Le 18 avril, une cérémonie est organisée autour du corps du CapitaineCanto à l’aéroport de Campo Dell’Oro en présence de nombreux officiels et de ses proches collègues.

Le RAID est remplacé sur le terrain par des policiers de l’Office Central de Répression du Banditisme et l’enquête confiée à la Police judiciaire d’Ajaccio ainsi qu’à la 14ème section anti-terroriste du parquet de Paris.

Le 25 novembre 1999, la cour d’assises spéciale de Paris condamneSantoni a 28 ans de réclusion criminelle. Libérable en juillet 2019, sa détention a été rallongée par une nouvelle condamnation à six mois de prison ferme, en octobre 2017, par la cour d’appel de Bastia pour des menaces de mort sur une conseillère du service pénitentiaire d’insertion et de probation du centre pénitentiaire de Borgo. Il est cependant libéré le 17 décembre 2019.

Né le 31 août 1960 à Oran (Algérie) ; marié, père de deux enfants. 13 ans de services civils et militaires.
Surnommé le « chevalier blanc », il est décrit par ses proches et collègues comme un formidable amuseur, plein d’énergie et enthousiaste. Il se révélait également un excellent chef d’équipe.
Cité à l’ordre de la nation [1] ; élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur [2] ; promu Commissaire de police à titre posthume. Inhumé au cimetière de Béziers.

Source : police-actionsolidaire.fr

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