« Il aura fallu trois heures de négociation avant que l’homme armé qui s’était retranché chez lui à Saint-Gratien ne se rende aux policiers du Raid (Recherche, assistance, intervention et dissuasion), ce vendredi en fin de matinée. À l’issue de son interpellation et de sa garde à vue, le forcené, souffrant visiblement de troubles psychiatriques, a été hospitalisé d’office en fin de journée.
Il est 8 heures ce vendredi, quand des policiers frappent à la porte d’une maison au 7 impasse Ceinture, proche du lac d’Enghien. Ils viennent rendre visite à un homme de 47 ans qui ne se soumet plus à ses obligations de contrôle judiciaire. Celui-ci refuse d’ouvrir et exhibe un pistolet automatique qui sera retrouvé au premier étage. Condamné pour des faits de violences, il porte un bracelet électronique. «L’homme armé était menaçant, a expliqué sur les lieux, Jean Simon Mérandat, directeur de cabinet du préfet. Il était sous l’emprise de l’alcool et peut-être de produits stupéfiants. »
« Il y avait des policiers partout, décrit une quinquagénaire. J’ai vu des hommes encagoulés au balcon du second étage d’une maison. Ce devait être des tireurs d’élite ». Après de longues minutes, les policiers spécialisés ont pris la décision de défoncer la porte avant d’interpeller le forcené qui se trouvait seul dans la maison. L’intervention n’a pas fait de blessé.
Dans le voisinage, c’est la consternation. «On a été surpris quand une policière nous a demandé de ne pas mettre le nez à la fenêtre et quand on a su ce qui se passait, explique un retraité quelques maisons plus loin. J’habite ici depuis trente ans et je connais bien ce voisin. Il a toujours habité chez ses parents. On lui connaissait une compagne et des enfants. Mais depuis le décès de sa mère et de son père voici deux ans, il vivait seul dans cette maisonnette peinte en rose qu’il n’entretenait guère. »
A Saint-Gratien, un forcené armé est interpellé par le Raid
Les faits se sont déroulés dans le quartier le plus cossu de la commune, à proximité du lac d’Enghien et à moins de cent mètres du lycée Gustave Monod. Une rumeur sur Twitter évoquait même une prise d’otages dans l’établissement scolaire alors que les forces de l’ordre avaient investi le lycée par précaution. «Des policiers nous ont demandé de faire évacuer les dix classes des sections classiques qui occupaient le bâtiment B (NDLR : le plus proche de l’impasse Ceinture) où ils ont pris position, expliquent des surveillants. Les élèves ont été rassemblés dans la cour entre 10 heures et 11 heures ». Ceux qui arrivaient au fil de la matinée étaient priés de contourner le périmètre de sécurité qui avait été mis en place.
Juliette, elle, s’impatiente en attendant d’être autorisée à accéder à son cours de maths. Moussa, 20 ans est là par curiosité. «J’étais à la gare et j’attendais mon train pour Paris quand j’ai ouvert Périscope (NDLR : un réseau social de vidéo et de photos) j’ai vu qu’il se passait un truc. J’ai voulu voir de mes propres yeux ». Il ne verra rien : la police avait sécurisé le secteur. »
Source : Le Parisien – article écrit le 11 mars 2016 par D.P et J.H