« Pendant la campagne, François Hollande s’est présenté sous les traits d’un « président normal » en contact direct avec les Français. Mais il devra se plier au protocole de sécurité propre au chef d’état.
La question de la protection rapprochée de François Hollande figure parmi les priorités qui doivent être réglées avant l’investiture du 15 mai. En relation avec le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), chargé sous l’autorité du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) de la protection des chefs de l’État, le nouveau président élu va devoir organiser son dispositif de protection. Il peut choisir le nombre de policiers qui le surveilleront: ils étaient 60 sous l’ère de Jacques Chirac, plus de 100 avec Nicolas Sarkozy. Son entourage précise lundi que cette question sera tranchée dans les prochains jours.
Le chef de l’État a un droit de regard sur son dispositif de protection, qui est en perpétuelle évolution. En 2007, Nicolas Sarkozy avait par exemple choisi de se débarrasser de tous les gendarmes qui faisaient jusqu’alors partie du GSPR, les remplaçant par des policiers, jugés plus efficaces. Que va décider François Hollande, qui, il y a moins d’un an, circulait encore en scooter dans les rues de Paris? «Il est le maître dans la négociation et décide de sa liberté de mouvement, contrairement au président américain, qui doit se plier aux exigences des services de sécurité, indique Philippe Durant, auteur d’un ouvragesur la protection des hautes personnalités. Mais il ne peut pas interdire l’indispensable bulle de protection qui entoure un chef de l’État.»
Pendant la campagne, François Hollande s’est présenté sous les traits d’un «président normal» en contact direct avec les Français, multipliant les bains de foule. Mais le candidat socialiste, enfariné lors d’une réunion publique, a aussi pris conscience des risques liés à la fonction présidentielle. À la suite de cet incident, il était suivi en permanence par une quinzaine de gardes du corps armés du SPHP. «Il arrive au pouvoir en sachant que la moitié des Français ne l’aiment pas et qu’il représente une cible de choix pour les terroristes et les déséquilibrés mentaux. Lors des grands événements, surtout en plein air, il sera surveillé de près», note Philippe Durant. Tireurs d’élite sur les toits des bâtiments, unités d’appoint munies d’armes lourdes, mallette en kevlar pare-balles… Le GSPR dispose d’un véritable arsenal pour assurer sa mission.
Source : Le Figaro.fr – article du 07 mai 2012