
Le vendredi 13 novembre 2015, restera à jamais gravé dans la mémoire collective comme l’une des nuits les plus sombres de l’histoire récente de la France. Après les premières explosions à proximité du Stade de France, les attaques terroristes se sont rapidement propagées à travers Paris, transformant des lieux de convivialité en scènes d’horreur. Tandis que les supporters assistaient à un match de football entre la France et l’Allemagne, des kamikazes se faisaient exploser aux abords du stade, marquant le début de ce qui allait devenir une série d’attentats coordonnés, sans précédent.

À 21h24, une Seat noire transportant plusieurs terroristes pénètre dans les rues des 10e et 11e arrondissements, tirant aveuglément sur des personnes attablées à des terrasses de cafés et de restaurants, dont Le Carillon, Le Petit Cambodge, Casa Nostra, À la Bonne Bière et La Belle Équipe. En seulement quelques minutes, les rues calmes se transforment en zones de guerre, avec des corps gisant à terre et des survivants en état de choc. Un autre kamikaze se fait exploser au Comptoir Voltaire, près de la place de la Nation, blessant plusieurs personnes et se tuant lui-même.

Le carnage atteint son paroxysme lorsque les terroristes arrivent au Bataclan, une célèbre salle de concert parisienne. À l’intérieur, le groupe américain « Eagles of Death Metal » se produit devant 1 500 spectateurs. Les premières rafales de kalachnikov frappent sans pitié, faisant des victimes immédiates. Des personnes, prises de panique, tentent de fuir par les issues de secours, alors que les terroristes pénètrent dans la salle et commencent à abattre méthodiquement ceux qui sont encore en vie. C’est un véritable massacre, où les assaillants tuent froidement et sans distinction.

L’intervention héroïque d’un patron de la BAC (Brigade anti-criminalité) et de son chauffeur met un terme à une partie du carnage, alors qu’ils abattent Samy Amimour, l’un des terroristes, sur scène. Cependant, les autres preneurs d’otages se réfugient à l’étage du Bataclan, gardant des survivants en otage.
Les forces d’élite de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention), de la BI (Brigade d’Intervention) et du RAID sont appelées sur place. L’assaut commence peu avant minuit, dans des conditions extrêmes. En pénétrant dans le Bataclan, les policiers découvrent un véritable enfer : des corps entassés les uns sur les autres, du sang partout, et des téléphones qui sonnent sans réponse. Les survivants, terrifiés, feignent la mort, espérant ne pas être repérés par les terroristes. Sous la protection de tireurs d’élite, les forces d’intervention parviennent à entrer dans la salle de spectacle. La BRI et la BI prennent le 1e étage tandis que le RAID sécurisera le rez-de-chaussée.

À 00h18, l’assaut final est lancé. Au 1er étage, les policiers, protégés par le bouclier lourd sur roue, le « Ramsès », progressent vers les terroristes et les otages. Ils communiquent avec l’un des deux terroristes. Soudain, les policiers sont pris sous le feu d’une kalachnikov. L’un des terroristes fait exploser sa ceinture, mais la déflagration n’atteint pas directement les policiers. L’autre terroriste est neutralisé après être tombé des escaliers sous le souffle de l’explosion. Malgré le blast de l’explosion, la mission continue.

Une fois les terroristes neutralisés et l’absence d’explosifs cachés confirmée, la priorité absolue des forces d’intervention est de secourir les survivants. Dans l’horreur du Bataclan, de nombreuses personnes se sont cachées là où elles le pouvaient pour échapper aux tirs et aux explosions. Les policiers doivent maintenant fouiller méthodiquement la salle, les coulisses, les loges, et chaque recoin du bâtiment pour retrouver les personnes encore en vie, terrées dans des placards, dans des faux plafonds, ou dans des coins sombres.
Les forces d’élite avancent avec précaution, sachant que les survivants sont en état de choc, traumatisés, et terrifiés à l’idée que d’autres terroristes puissent être présents. Les policiers doivent parfois convaincre les rescapés que la menace est bel et bien écartée et qu’ils peuvent sortir en toute sécurité. Les victimes, paralysées par la peur, hésitent à bouger, de peur que ce ne soit une ruse des assaillants.

Les secours peuvent enfin intervenir pour évacuer les blessés. La scène est dévastatrice. Le Bataclan, un lieu de fête et de musique, s’est transformé en une fosse de corps mêlant morts et survivants. Les policiers doivent convaincre les survivants terrifiés qu’ils sont en sécurité avant de les évacuer par des voies rendues impraticables par les explosions et les corps des victimes.

Au terme de cette nuit d’horreur, le bilan est effroyable : 90 morts au Bataclan, et 130 personnes tuées au total dans l’ensemble des attaques de Paris. Des centaines d’autres sont blessées, tant physiquement que psychologiquement. Cette attaque coordonnée, revendiquée par l’État islamique (Daech), a bouleversé le pays, déclenchant un deuil national et des mesures renforcées dans la lutte contre le terrorisme.