“Unité «vitrine» de la police nationale, le RAID est devenu la tête de pont des Forces d’Intervention de la police nationale. Une unité de 185 fonctionnaires, dont 130 opérateurs de terrain, dont la hiérarchie ne dissimule pas son inquiétude face aux menaces terroristes.

Arrestation des membres d’Action-Directe, d’Yvan Colonna en Corse, libération des enfants de la maternelle de Neuilly, neutralisation de Mohammed Merah… Derrière leurs opérations les plus médiatisées, les policiers du RAID interviennent sur tous les fronts depuis quelques mois. «De plus en plus», admet le patron, le contrôleur général Jean-Michel Fauvergue. Quatre fois plus entre 2012 et 2013. À Bièvre, au sud de Paris, le quartier général grouillent d’hommes surentraînés au sourire facile. Pas de Rambo, plutôt corps sain et tête bien pleine. «Un temps nous avons recruté profil sportif de haut niveau dont l’ego dépassait parfois les biceps, prévient un ancien. C’est fini.»

Les fonctionnaires de la police nationale rentrent aujourd’hui au RAID entre 28 et 30 ans. La sélection est sévère, la formation également, l’entraînement poussé à son maximum. Certains rentrent à la maison avant la fin. Les autres signent pour 5 ans, renouvelables trois fois maximum. Et avec un salaire qui n’explose pas quand ils gagnent le droit de porter l’écusson blanc avec la panthère noire et défendent la devise : «Servir sans faillir».

«Aujourd’hui notre pays, et ses forces d’interventions dont le RAID, font face à une situation très compliquée», affirment les patrons. Menaces terroristes externes ou internes avec le poids du jihad, voyous «moins organisés mais plus violents», forcené «par nature imprévisible», les policiers du RAID affrontent des menaces quotidiennes.

«Avec mission de protéger, d’éviter l’affrontement. On négocie d’abord», insistent ces policiers. Et si le RAID agit directement sur 23 départements autour de Paris sur décision du directeur de la police nationale, ses membres peuvent aussi se projeter partout en France. «Stop à l’utopie. Même en raccourcissant les délais, en allant très vite, nous ne pouvons pas être sur place depuis notre casernement en moins de 5 h 30», prévient l’encadrement. Mais en s’appuyant désormais sur les sept GIPN, groupe d’intervention de la police nationale, renommés «Antenne RAID», ce maximum a été ramené à 2 heures pour les points les plus éloignés. Ces unités sont implantées à Rennes, Lille, Strasbourg, Lyon, Nice, Marseille et Bordeaux.

«Ce pré-positionnement sur le terrain est un atout primordial, notre force, affirme le patron. Désormais nous sommes tous réunis sous la bannière Force d’intervention de la police nationale. Recrutement, formation, équipement, missions sont communs. Ensemble, nous formons une force de 278 policiers opérationnels auxquels il faut également ajouter les 110 spécialistes de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) du 36 quai des Orfèvres, à Paris qui peuvent nous rejoindre en cas de crise majeure.» L’appuie des gendarmes du GIGN ou des militaires des Forces spéciales est également possible.

Une force de frappe dont le mariage remonte à l’automne 2013 et dont les échanges, y compris de personnel, sont réguliers. Un plus nécessaire en cas de crise. Et qui évitera sans doute l’absurde, comme en Inde ou face à des terroristes meurtriers, policiers et militaires se sont tirés dessus…”

Source : Ladepeche.fr – article écrit le 30 septembre 2014 par Jean Cohadon

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