« «Apache» est un jeune berger malinois «en fin de formation» au RAID. Sa spécialité, comme huit autres animaux, détecter les explosifs. Son odorat ultra-entraîné lui permet de déceler l’odeur de 83 explosifs ou substances explosives. «Un chien policier classique peut en détecter maximum sept ou huit», prévient le patron des maîtres-chiens du RAID. Dix hommes qui passent 365 jours par an avec leur animal, entre entraînement et missions. «Nos chiens sont capables de descendre en rappel. Les pattes dans le vide ne sont pas leurs trucs mais bien entraînés, ils se laissent faire.»
Devant nous, «Apache» n’a pas mis 2 minutes à découvrir le petit sachet de dynamite caché quelques minutes plus tôt par une main «innocente» sous une voiture. Il s’est couché pour signaler le problème. «L’explosif aurait été dissimulé plus haut, il se serait assis. En revanche, jamais il ne gratte. Trop dangereux», explique son maître. Sa récompense ? Mordre un boudin ce qui visiblement le réjouit au plus haut point. «Ces chiens adorent mordre. On évite tout ce qui est gâteau ou autre sucrerie. C’est très mauvais pour leur système digestif», explique un maître-chien.
Ces spécialistes des explosifs interviennent notamment dans la sécurité du Président de la République. Erreur interdite. Lors d’une visite du_ président au Liban, un chien du RAID a découvert une cache d’arme, avec explosif, dans un bâtiment officiel ! «Derrière un mur en carton. Apparemment, tout le monde l’avait oublié», sourit un policier. Autre anecdote, qui a donné de vraies sueurs froides aux maîtres-chiens du RAID, l’inspection de la voiture du Président. C’était dans la Creuse du temps de Nicolas Sarkozy. «Du classique de chez classique», raconte un maître-chien. Sauf que ce jour-là, le chien marque une première fois une roue de la Citroën C6 du Président. Le policier regarde, ne voit rien, recommence son tour. «Le chien marque à nouveau», raconte un homme du RAID. Inquiétude des policiers qui appellent un deuxième animal (les inspections se font toujours à deux) qui, comme son compère, marque au même endroit. «Là les gouttes de sueur coulaient vraiment», rigolent les maîtres-chiens. Immédiatement la voiture est mise de côté, remplacée et envoyée à Paris pour inspection sur un camion-plateau. «Tout a été démonté, analysé. La conclusion ? Sur une route de campagne, la roue avait dû passer sur un bout de champ qui venait de recevoir des engrais. Du nitrate qui sert aussi dans la confection des bombes artisanales…», sourit le maître-chien.
Le Président Sarkozy n’en a jamais rien su. »
Source : Ladepeche.fr – article écrit le 30 septembre 2014