Un individu était retranché depuis la mi-journée avec sa compagne dans l’unité de vie familiale de la maison d’arrêt après avoir poignardé deux surveillants. Nicole Belloubet a confirmé le caractère terroriste de cette attaque.
 
Deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne, ont été poignardés ce mardi matin par un détenu radicalisé, ont annoncé le syndicat Pénitentiaire Force Ouvrière et le ministère de la Justice.
L’homme de 27 ans, Michaël C, se trouvait «à l’unité de vie familiale (UVF)» avec sa compagne. D’après nos informations, il avait passé le week-end avec elle. Lorsque les surveillants l’ont informé de la fin du week-end, l’homme les aurait agressés avec un couteau en céramique. Selon Alassanne Sall, délégué FO de la prison interrogé par l’AFP, il aurait crié «Allah Akbar».
Si ces propos n’ont, pour l’instant, pas été officiellement confirmés, Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a tout de même déclaré lors d’un point presse que le «caractère terroriste de cette attaque ne fait aucun doute».
 
L’un des surveillants a été touché à la tête et à l’abdomen et le second au dos. «L’un des agents a été plus grièvement atteint.
Ils ont été immédiatement pris en charge, et conduits vers l’hôpital. Leur pronostic vital n’est pas engagé», précise le ministère de la Justice.
D’après nos informations, le surveillant blessé au ventre serait toujours en salle d’opération.
 
D’après une source pénitentiaire, le couteau utilisé comme arme ne ferait pas partie des ustensiles de cuisine de l’UVF, ce qu’a confirmé par la suite Nicole Belloubet.
«Les couteaux en céramique peuvent facilement être amenés de l’extérieur car ils ne sont pas décelables par les détecteurs de métaux. Ils sont régulièrement retrouvés lors des fouilles dans les cellules», a déclaré cette même source au Figaro. La garde des Sceaux a évoqué «l’hypothèse» que l’objet aurait pu avoir été apporté par la compagne du détenu.
 
Le parquet antiterroriste saisi
Le détenu est fiché au Fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il s’est retranché pendant plusieurs heures dans l’unité de vie familiale avec sa compagne.
Après une intervention du RAID en fin d’après midi, les deux personnes ont été interpellées, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Les deux individus ont été blessés lors de l’intervention, selon des sources concordantes.
 
Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Rennes et les forces de sécurité intérieure avaient également été mobilisées.
Une cellule de crise avait été ouverte aux niveaux régional et national. La garde des Sceaux a diligenté une «inspection» dans cette prison qui est, selon elle, l’un des deux établissements les plus sécurisés du pays.
Le parquet antiterroriste de Paris s’est saisi de l’enquête. Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, s’est rendu sur les lieux.
La sous-direction de l’antiterrorisme (Sdat) coordonne les investigations, menées avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes, a précisé le parquet.
 
L’individu originaire de Saint-Avold (Moselle) aurait dû être libéré en 2038. Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour «arrestation, enlèvement et séquestration suivis de mort et vol avec arme.
Les faits s’étaient déroulés le 17 avril 2012. À l’époque, il s’était introduit avec un complice au domicile de Roger Tarall, 89 ans, à Montigny-lès-Metz, pour le cambrioler.
En novembre 2015, il avait également été condamné à un an d’emprisonnement pour apologie publique d’acte de terrorisme. Il avait mimé les attaques du 13 Novembre en criant «Bataclan!» à la maison d’arrêt de Mulhouse.”
 
 
 
Source : Le Figaro.fr – article écrit le 05 mars 2019 par Morgane Rubetti

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