Après avoir donné par téléphone une interview à «La Dépêche du Midi» depuis la grue du Grand théâtre à 60 m de hauteur, Jean-Pierre Bélarbi est redescendu hier matin.

Dès 11 heures hier matin, la grue a repris ses évolutions au dessus du futur Grand théâtre des Cordeliers à Albi. Interrompu en début de matinée, le chantier est reparti de plus belle. Juché en haut de la grue depuis mercredi soir, Jean-Pierre Bélarbi est redescendu vers 10 h 30. Auparavant, l’ex-employé municipal qui conteste sa révocation par la ville d’Albi avait laissé présager sa décision d’interrompre son action d’éclat, dans une longue interview à «La Dépêche du Midi » ; propos tenus de son téléphone portable, depuis son vertigineux perchoir à 60 m au dessus d’Albi ! La voix posée, calme, aussi claire que dans une conversation de salon, l’homme de 58 ans détaille le différend qui l’oppose à la ville et l’a amené selon lui à cette extrémité. «J’ai eu très froid cette nuit. Je n’avais pas de couverture. Les hommes du Groupement d’intervention de la Police nationale (GIPN) sont montés plusieurs fois. Cette nuit, ils sont restés pratiquement deux heures. Ils voulaient à tout prix me faire descendre, mais sans me brusquer. Ils ont été très corrects. Leur argument était que cela ne servait à rien de continuer.»

«On discute mieux en bas»

Les propos apaisants des policiers d’élite ont-ils porté ? Ils sont descendus les premiers. Après un autre coup de fil à son avocate, Jean-Pierre Bélarbi a à son tour quitté la grue.

Un dénouement pacifique accueilli avec un soulagement général. «S’il a des points à préciser, nous pouvons le recevoir, mais on discute mieux en bas dans un bureau qu’en haut», dit Michel Fournials, adjoint du maire au personnel de la mairie, avant de laisser son ancien salarié «entre les mains de la cellule dirigée par Josiane Chevalier, préfète du Tarn».

«C’est bien, M. Bélarbi a les pieds au sol. Je sais que mon client n’a pas d’envies suicidaires, mais à une telle hauteur, il peut vite arriver un accident», dit Me Claire Dujardin, qui le défend avec un confrère toulousain. «C’est le rejet par le tribunal administratif d’un référé, la juge estimant qu’il n’y a pas d’urgence, ordonnance contre laquelle nous faisons un recours devant le Conseil d’Etat, qui a servi de déclencheur. L’affaire au fond n’est pas jugée. Cela va prendre encore deux ans. C’est dur à vivre pour les gens», ajoute l’avocate, annonçant «de nouvelles pistes judiciaires» et envisageant «des recours indemnitaires contre la mairie, qui s’est mise dans l’illégalité».

Énumérant de son côté les multiples griefs à l’encore de l’ancien gardien de cimetière conduisant à s’en séparer, Michel Fournials a expliqué hier dans nos colonnes que Jean-Pierre Bélarbi avait refusé une indemnisation de 8 049,79€. «C’est exact mais ce n’est qu’une vérité partielle», réplique l’intéressé depuis la grue, expliquant que cette somme ne couvre pas toute la période durant laquelle il estime avoir droit à un rattrapage de salaire. «En l’acceptant, j’aurais donné mon accord et perdu la possibilité de recours.»

«Pas besoin d’être soigné»

La préfecture déclarait hier après-midi «avoir laissé M. Bélarbi aux soins des médecins». Prenant les devants, Jean-Pierre Bélarbi l’avait indiqué à «La Dépêche du Midi » : «Avec tout le respect que je dois à Mme la préfète, je n’ai pas besoin de me faire soigner.» «Chacun utilise les moyens qu’il veut pour faire valoir ses droits. Il a fait preuve de responsabilité en redescendant», considère son avocate Me Claire Dujardin.”

Source : Ladepeche.fr – article écrit par Alain-Marc Delbouys  le 12 avril 2013

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