Depuis plusieurs années, tous les services de police française recherchent activement les membres historiques du noyau dur d’Action Directe.
La Direction Centrale des Renseignements Généraux et l’UCLAT travaillent à localiser ces anarchistes des temps modernes.
Depuis le début des années, Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon sont étroitement recherchés et sont associés à la vague d’attaques terroristes que connaît le pays.
Ils sont accompagnés de Joelle Aubron, Max Frérot, Georges Cipriani et Régis Schleicher.
Malgré quelques mois passés en prison, Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon reprennent les attaques.
Le Président de la République, François Mitterrand, signe le 18 aout 1982 le décret de dissolution d’Action Directe, qui devient donc illégal.
Les attaques continuent pour autant.
Le Général Guy Delfosse est tué en mars 1984 et le Général Audran en janvier 1985.
Des tirs contre des bâtiments officiels et contre la mission d’achats israélienne en France succèdent à ces assassinats.
Un conseiller américain en poste à Paris est tué et un contrôleur général des Armées échappe à la mort de peu.
Le 9 juillet 1986, la BRB (Brigade de Répression du Banditisme) est visée. Une bombe explose dans les locaux du service, tue un policier, blesse grièvement trois fonctionnaires et une vingtaine plus légèrement.
Le 17 novembre, le PDG de la Régie Renault, Georges Besse tombe sous les coups de feu tirées par deux femmes.
Malgré des arrestations et des découvertes d’armes, le couple infernal reste introuvable.
Début 1987, la DCRG reçoit un cliché photographique d’un policier des renseignements qui atteste que la femme prise en photo est Nathalie Ménigon.
Sur ce cliché pris dans un supermarché montre une femme aux cheveux bruns en train de faire ses courses.
La Direction Départementale des RG du Loiret est saisie de l’enquête et retrouve la trace de Nathalie Ménigon qui est bien la femme prise sur la photo.
Des heures de planque et de filature permettent aux policiers des RG de trouver la maison où s’est cachée Nathalie Ménigon accompagné de Jean-Marc Rouillan.
La DCRG est immédiatement informée du lieu où se trouvent les terroristes les plus recherchés de France. L’Etat-Major des RG est en ébullition.
Les membres historiques d’Action Directe sont dans une vieille maison à Vitry-aux-Loges, petit village au cœur de la Sologne.
Ils sont surveillés 24h/24 par les policiers des RG.
Le samedi 21 février, en milieu d’après-midi, le numéro 1 du RAID est prévenu par l’UCLAT que la DCRG a identifié et localisé les membres d’Action Directe.
L’équipe de permanence charge le matériel dans les véhicules pendant qu’une vingtaine d’hommes est appelée en renfort.
Les policiers du RAID prennent alors la route et rejoignent le plus vite possible la DCRG du Loiret.
Sur place, les fonctionnaires des RG exposent des photos des grandes photos de la maison sous plusieurs angles, les chemins et routes qui la rejoignent, les voies d’accès sont indiquées ainsi que les lieux de rassemblement des véhicules à moins de 500 mètres de la maison.
Les RG pensent que le couple n’est pas seul et que le volume de courses est trop important pour un seul couple.
Le Commissaire Mancini, le patron du RAID, fixe l’heure de l’assaut à l’heure du dîner, où tous les membres de la maison devraient se retrouver au même endroit.
Les policiers prennent en considération que les individus à interpeller sont des terroristes et n’hésiteront pas à tirer s’ils en ont l’occasion.
Peu avant 21 heures, plusieurs groupes du RAID arrivent à proximité de la maison, prennent position et attendent le « top départ » du patron.
Le chef de groupe positionné à la porte d’entrée, entend des bribes de discussions et de la musique. Il distingue quatre voix différentes. Il indique ce chiffre à ses collègues.
Chaque groupe est couvert par deux tireurs d’élite équipés de fusils de précision FR F1 et FR F2 en 7,5 et 7,62mm, couplés à un système de visée laser.
Les intersections des voies conduisant à la maison sont bloquées par les policiers des RG.
Malgré les deux bras plâtrés suite à un accident de ski, le commissaire Mancini lance verbalement le “top départ”.
Les portes sont défoncées à la masse, les fenêtres sautent et les policiers du RAID investissent la maison en jaillissant de toute part.
Le rez-de-chaussée est investi rapidement.
Les bruits des grenades, la fumée et le bruit des armes surprennent les occupants de la maison.
Rouillan essaye de se saisir de son pistolet mais le tir dissuasif d’un policier l’en dissuade.
Joelle Aubron et un autre homme, identifié plus tard comme étant Georges Cipriani montent vers l’escalier menant au premier étage pour récupérer des armes mais ils en seront empêchés par les policiers.
L’assaut a à peine duré cinq minutes, l’effet de surprise a été total.
Les terroristes ne connaissaient pas ces policiers vêtus de noir, lourdement armés qui sont venus les interpeller.
Pendant quelques instants, ils ont cru qu’ils allaient se faire tuer en prenant ces policiers pour un commando d’une faction militante opposée à la leur venue les tuer.
Les policiers ne comptent aucun blessé.
Les spécialistes du RAID accompagnent leurs collègues des RG dans les fouilles minutieuses de la maison.
Des armes, des explosifs et des documents sont trouvés et envoyés à Paris.
Les expertises balistiques démontreront que les projectiles de certaines armes coïncident au moins pour trois d’entre eux avec ceux qui ont tué René Audran et Georges Besse.

 

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