Jeudi 31août 1989, vers 17h, trois inspecteurs de police de Ris-Orangis et du commissariat central d’Evry, accompagnés du commissaire François Thomas, se présentent au domicile de Gérard Marillier.
Cet agent de sécurité de 46 ans est en congé maladie depuis quatre ans.
Les policiers se rendent à son domicile pour lui notifier « une mesure d’internement psychiatrique d’office » prise à son encontre par un magistrat du parquet d’Evry. Il représenterait « un danger pour la société et pour lui-même ».
L’appartement se situe au 2e étage d’un petit immeuble.
Il est décidé de monter à la fenêtre par une échelle de pompiers et à la porte de l’appartement.
Sur place, les policiers indiquent leur qualité et la raison de leur venue.
L’individu répond par le feu et blesse sérieusement au visage un inspecteur puis se retranche à l’intérieur de son domicile.
Les renforts de police sont appelés et le RAID est sollicité.
Arrivés à l’adresse, deux équipes sont constituées. L’une entrera par le balcon via l’échelle des pompiers restée en place et une seconde par la porte de l’appartement.
Les deux équipes doivent entrer dans l’appartement simultanément mais la porte résiste à la charge explosive.
Le groupe « échelle » investit la pièce quand il entend la détonation.
Thierry A. « Zouzou » est le porteur d’un bouclier en kevlar, un ou deux coups de feu dans sa direction transpercent son bouclier sans le blesser.
Christian Caron dit « Kiki » pénètre dans l’appartement après avoir ouvert les volets, Thierry A. le suit ainsi que Fernand Seither.
Ils sont stoppés net dans leur progression par de nouveaux tirs.
Les autres policiers restés sur le balcon aperçoivent leurs collègues en difficulté. Fernand est recroquevillé au sol et semble inconscient et Thierry A. est touché gravement à la cuisse. Il hurle de douleur.
Sous la protection de Joe S., Patrick récupère Fernand et le tire sur le balcon.
Deux collègues parviennent à l’extraire de l’appartement par l’échelle.
Au même moment, les policiers ne cessent de tirer vers le forcené dès qu’ils voient le bout de son fusil (un Mauser 7,62) par peur qu’il ne blesse une seconde fois ou ne tue Thierry A.
Ce dernier est récupéré et sorti de la pièce par la fenêtre et descendu par l’échelle des pompiers.
Le commissaire Mancini, patron du RAID rejoint le groupe « échelle » sur le balcon.
Le groupe « porte » qui a entendu les tirs à l’intérieur de l’appartement a rencontré les plus grandes difficultés pour accéder au domicile.
Il a fallut trois charges explosives pour pouvoir entrer, en les augmentant à chaques tentatives.
Une fois entré, le groupe « porte » constate rapidement le corps de Christian Caron au sol, sans vie.
Il porte une plaie au niveau du cou.
Christian Caron se serait retrouvé face au forcené et aurait atteint de deux balles Marillier à la poitrine avant d’être touché mortellement à son tour.
L’équipe « porte » progresse dans l’appartement sous la protection du bouclier sur roues « Ramses » et interpelle Gérard Marillier qui s’était caché dans une chambre.
Il est remis au SAMU alors que Thierry A. est amené à l’hôpital, sa blessure est moche mais il s’en remettra.
Les policiers rejoignent le service, tous choqués par cette intervention.
Le Ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe se rend au service, il est reçu par Mancini qui lui explique le déroulement de l’intervention.
Christian Caron n’était pas d’alerte mais ce policier, ancien de la BRI, très expérimenté et apprécié de tous, s’est porté volontaire pour renforcer le groupe d’assaut.
Fernand Seither, au RAID depuis un an était logé au service, sa femme vivait encore à Strasbourg et était enceinte de leur fille qu’il ne connaîtra jamais.
Lui non plus n’était pas d’alerte, mais a remplacé un collègue.

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