Comme Diesel, tuée le 18 novembre lors de l’assaut antiterroriste à Saint-Denis, une quinzaine de chiens travaillent aux côtés des policiers du Raid.

Le décès de Diesel, berger malinois de 7 ans, lors d’une opération antiterroriste à Saint-Denis (93), a mis en lumière le rôle primordial des chiens d’assaut lors des opérations du Raid (1), cette unité d’élite de la Police nationale.

Ce matin du 18 novembre, placé en tête de la colonne d’assaut, le chien a été lancé dans une première pièce à la recherche des terroristes retranchés. C’est au moment où il pénétrait dans une seconde pièce qu’il a été abattu. « Dans une situation tendue comme celle-ci, il était impossible d’envoyer un robot, explique Jean-Marc Lenglet, responsable du Centre national de formations des unités cynophiles de la Police nationale (CNFUC). Il fallait intervenir tout de suite. À ce moment-là, la seule motivation du chien, c’était l’attaque. Il voulait détecter, localiser et neutraliser ces individus. »

Des chiens provenant de la SPA

Pour réaliser ces missions hautement risquées, les policiers font appel à des chiens exceptionnels, aux parcours parfois bien singuliers. Ainsi, sur les cent chiens arrivés au centre l’année dernière et destinés à toutes les unités de Police de France, une quarantaine provenait de la SPA, où ils étaient voués à être piqués, faute d’être adoptables. « Ils ont souvent un caractère bien trempé, ingérable en famille. Certains sont même mordeurs. Ce sont justement de ces qualités dont nous avons besoin ! » insiste le formateur.

Des combattants surentraînés
Le CNFUC signe donc un contrat de famille d’accueil avec la SPA et s’attache à sociabiliser et tester les chiens durant environ trois mois. « En fonction des qualités détectées, les chiens sont orientés vers différentes unités, poursuit le responsable. Au Raid, ils se spécialisent soit en recherche d’explosifs, soit en assaut. »
Débute alors une formation de trois à six mois où ils vont devenir de vrais sportifs de haut niveau, qui sautent en parachute avec des policiers ou, pour les chiens d’assaut, apprennent à évoluer en colonne entre les jambes d’un policier, sans avoir peur ni du bruit des détonations, ni des uniformes, des boucliers ou des armes.
 
Une retraite à 8 ans
Ces chiens, recrutés entre 10 mois et 2 ans, « exercent » ainsi leur métier jusqu’à l’âge de 8 ans, avant de prendre leur retraite, souvent au domicile d’un policier. Certains, trop peu au goût de Jean-Marc Lenglet, se voient décerner des médailles. « Bien sûr que le chien s’en moque, commente le responsable. Mais pour nous, ces médailles sont la reconnaissance de l’utilité de nos animaux, que l’on gère au quotidien, même en vacances ou en repos. Ils font partie intégrante de l’équipe ! »”
 
 
Source : Ouest France – article écrit le 09 décembre 2015 par Lucie Derhuys

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