Les policiers d’élite ont interpellé ce mardi soir dans l’Aube, sans effusion de sang, un homme armé retranché chez lui avec sa femme enceinte et cinq enfants . Récit d’une délicate intervention.
 
 

Intervention délicate pour le RAID ce mardi soir près de Troyes (Aube). L’unité d’intervention de la police était appelée pour déloger un forcené armé qui s’était retranché chez lui avec sa femme enceinte et cinq enfants.

En début d’après-midi, vers 14 heures, les unités locales de sécurité publique sont avisées d’un « différend familial ».

Mais l’équipage est accueilli par des coups de feu tirés au travers de la porte, alors qu’il se présente au 7e étage d’un immeuble d’une « petite cité » de la Chapelle-Saint-Luc.

Les policiers sont contraints de se retirer et de mettre en place un large périmètre de sécurité.

L’alerte est donnée à Bièvres ( Essonne), la base du RAID.

Les équipes d’intervention partent vers Troyes en voiture et un « échelon de commandement » est héliporté sur la zone.

Un petit papier par la fenêtre

Il apparaît très vite que le forcené né en 1986 est connu pour ses crises « psychotiques », lui qui a plusieurs fois été hospitalisé d’office.

Par une fenêtre entrouverte, l’épouse glisse un petit papier portant ce mot : « Aidez-nous »…

“Nous avons privilégié la négociation en activant un canal de discussion via un téléphone portable », relate le commissaire Thierry Sabot, chef-adjoint du RAID, responsable de l’opération. Le lien est établi, puis perdu, à plusieurs reprises. Au bout de 2h30 de vaines discussions, le portable est soudainement coupé. Le contact reprend à la voix. Selon un journaliste de France 3 présent sur les lieux, le négociateur lance à l’adresse du forcené : « T’as rompu le contact, on est tous là pour toi, pour sortir tous ensemble de ce malentendu. Reviens vers nous ! On est dehors pour toi prêts à discuter, Sois responsable… pour tes enfants ». Il n’obtient pas de réponse.

 
 

La porte déjà cassée lors d’une précédente intervention

« Il nous a alors fallu choisir une option, reprend Thierry Sabot. Soit attendre, ce qui pouvait conduire à un pourrissement de la situation avec un risque pour la famille. Soit intervenir, ce que nous avons finalement décidé de faire. »

Les opérateurs du RAID pensent que le père de famille ne retournera pas l’arme vers sa femme et ses enfants, son animosité étant désormais exclusivement tournée vers les forces de l’ordre.

La porte principale ayant été cassée lors d’une précédente intervention policière, elle est restée à demi ouverte. Pour pénétrer à l’intérieur, les policiers, protégés par leurs boucliers Ramsès, doivent franchir une « barricade » et repousser le meuble qui barre l’accès.

L’assaut du RAID est déclenché à 20h45.

Retranché dans une pièce avec trois enfants, il est maîtrisé

« Notre progression a été lente, témoigne le commissaire. Elle a duré une heure. Période au cours de laquelle nous avons essuyé une dizaine de coups de feu. Ce qui était surprenant c’est que les proches du trentenaire semblaient vaquer à leurs occupations. Lui était mobile, changeant de position, depuis le couloir ou un cagibi pour s’ouvrir des angles de tir. »

Le forcené se couche au sol, se relève puis se retranche dans une pièce avec trois enfants.

C’est là qu’il est interpellé et maintenu au sol, ce qui lui vaut une luxation de l’épaule. Il avait modifié sa carabine de gros calibre (444) en coupant le canon.

Aucun blessé par balle n’est à déplorer.

Il est près de 22 heures et la police judiciaire de Reims (Marne) commence à rédiger la procédure. Une heure plus tard, le RAID reprend la route vers sa base de Bièvres.”.

Source : Leparisien.fr – article écrit le 04 mars 2020 par Eric Pelletier

Photo © LP/Arnaud Journois

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