Stade de France (Saint-Denis), hier soir. Policiers en patrouille et hommes du Raid postés aux endroits stratégiques avant le coup d’envoi : ces fonctionnaires sont chargés de veiller à la sécurité des 80 000 spectateurs et des deux équipes du premier match de l’Euro. 

LE FAIT DU JOUR. Les Français ont lancé leur Euro avec une victoire in extremis face à la Roumanie.

En l’air, deux hélicoptères quadrillent un ciel de cendres pendant qu’au sol résonnent les pas lourds des chevaux de la police. Le Stade de France, volcan aux flancs abrupts, avale 80 000 personnes en une seule clameur. Il est 21 heures. L’Euro 2016 débute  et ce premier ballon qui roule est aussi un acte de résistance, sept mois après les attentats du 13 novembre qui ont commencé par frapper autour de cette enceinte.

Dans les entrailles du stade, des hommes aussi sont dans leur match. Ceux-là jouent en noir. Une quarantaine de fonctionnaires du Raid, chargés de veiller à la sécurité des deux équipes et de cette foule immense. Sur le toit, on aperçoit deux snipeurs, mais il faut plisser les yeux pour mieux distinguer ces brindilles qui se découpent sur les nuages. Les deux compères ont sans doute la meilleure vue de la soirée, mais le beau jeu reste le cadet de leurs soucis.

Garde rapprochée

Gilles, 45 ans, commandant au Raid depuis six ans, était déjà là ce funeste 13 novembre. « Dès la première détonation, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’un pétard. Je suis sorti et j’ai vu ce corps déchiqueté puis on a entendu la deuxième, et le troisième kamikaze a sauté », se remémore le policier. Depuis, tous savent à quoi s’en tenir. Chaque match est à hauts risques et le Raid sera engagé sur toutes les rencontres à Saint-Denis. « Du systématique », explique Gilles. Au quotidien, la sécurité des joueurs relève d’une subtile alchimie entre protection rapprochée et distance physique. « En aucun cas nous ne rentrons dans leur espace de vie. Par exemple, le vestiaire leur appartient, nous n’y rentrons qu’avant et après la rencontre pour le sécuriser. Il ne faut surtout pas perturber leurs moments de concentration. Nous faisons tout pour rester à l’extérieur de cette bulle », confie le commandant du Raid.

Au fil du temps, des liens se créent, surtout lors des phases de préparation dans les camps de base. Qu’il s’agisse des joueurs ou du sélectionneur. « Deschamps se montre très respectueux de notre boulot, il sait qu’on répondra toujours présent », souligne encore Gilles.

Pour eux, le coup d’envoi de la rencontre marque un soulagement. La quinzaine de gaillards en noir en profite pour ôter leur cagoule et avaler à la hâte un sandwich devant un écran plat, assistant au match dont ils contribuent à assurer le bon déroulement. Si loin, si proche. Et comme un spectateur lambda et cocardier, ils pestent contre la frilosité française en première mi-temps. « Et dire que Platini n’est même pas dans les tribunes ! » plaisante l’un d’eux. Bientôt, il ne reste plus que quelques minutes à jouer. Payet redonne l’avantage à la France. Le stade exulte. Les policiers du Raid, eux, se préparent à assurer le bon retour des joueurs vers leur camp de base.”

Source : Le Parisien – article écrit par Eric Pelletier le 11 Juin 2016

Author

admin@fipn-sdlp.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!