« Les policiers de la sûreté urbaine de Saint-Pierre, renforcés par une équipe du GIPN descendue de Saint-Denis, ont interpellé un homme en cavale, hier. Âgé de 34 ans et très connu de la justice, Garysse S. n’avait pas réintégré sa cellule à la suite d’une permission en juin dernier. Il y est retourné hier soir à l’issue de sa garde à vue.
L’intervention a mis tout un quartier en émoi, hier. Dès la matinée, plusieurs riverains de Bois-d’Olives avaient remarqué une présence discrète mais néanmoins importante de véhicules de police. Leur étonnement s’est avéré fondé et l’opération, considérée comme délicate, a finalement été déclenchée à 13 h 15. Alors qu’il sortait de son domicile, situé chemin Apaya, un homme a été interpellé manu militari par une dizaine de policiers. L’interpellation s’est déroulée sans heurts majeurs, même si la cible des forces de l’ordre a tenté de se faire la malle par une ravine située au fond du jardin… Plaqué au sol et menotté, il a ensuite copieusement insulté les policiers qui l’embarquaient dans leur véhicule. Le tout sous les yeux médusés de ses voisins. Garysse S. était recherché depuis juin dernier et son évasion de la prison de Domenjod, à Saint-Denis, où il purgeait une peine pour recel de vol et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique.
L’homme de 34 ans n’avait jamais réintégré sa cellule après une permission de sortie. En cavale depuis 3 mois, le Saint-Pierrois avait trouvé refuge dans une case appartenant à sa famille. « Nous avons reçu une information nous signalant sa présence ce matin (hier). On a donc décidé d’intervenir », confie une source proche de l’enquête. Ces renseignements indiquaient également que son épouse se trouvait dans cette maison. Et que cette femme subissait des violences de la part de son compagnon voire était séquestrée.
Un homme violent et une maison barricadée
D’où les précautions prises par les policiers saint-pierrois de brigade de sûreté urbaine (BSU) qui ont demandé le renfort de leurs collègues dyonisiens du groupe d’intervention (GIPN). D’autant que Garysse S., délinquant notoire et plutôt costaud, est loin d’être un enfant de chœur. Son casier, long comme le bras, est constellé de condamnations pour violences. Se sachant recherché, le fugitif sortait peu de chez lui selon des témoignages recueillis sur place. Il avait pris soin de barricader sa maison. « Il venait de rajouter des tôles et des cadenas sur les portails », note un riverain. Sans oublier la demi-douzaine de chiens qui, faméliques mais d’allure peu commode, gardent la cour de l’intéressé. Ces différents éléments ont poussé les policiers à opter pour une stratégie bien définie : ne pas tenter de rentrer en force dans le domicile mais attendre que le suspect sorte pour fondre sur lui. Ce qui explique le ballet des voitures de police dans les environs durant la matinée, les différentes équipes attendant ce moment propice pour intervenir. Technique qui a donc payé. La femme du fugitif se trouvait sur place également et a été emmenée au commissariat. L’enfant du couple, lui, se trouvait à l’école lors de l’interpellation.
À l’issue de sa garde à vue, Garysse S. a été reconduit dans sa cellule de la prison de Domenjod, hier soir. Cela pour continuer à purger sa peine de 12 mois de prison – dont 6 avec sursis – qu’il n’avait donc pas terminée.
Désormais, la prochaine étape sera un procès devant le tribunal de Saint-Pierre. Il y sera jugé pour évasion et vraisemblablement violences sur sa concubine. Selon le parquet, les faits de séquestration semblent moins évidents. D’autres investigations sont prévues néanmoins. »
Source :clicanoo.re – article écrit le 30 oût 2014 par Etienne Mvé