L’agression dont a été victime Manuel Valls mardi en Bretagne témoigne de la nécessaire sécurité des candidats lorsqu’ils font campagne. Mais sur le terrain, qui est protégé comment ?

L’esquisse d’une poignée de main, un bras qui remonte, et un “soufflet” qui relance le débat sur la sécurité des candidats. Cette nouvelle agression sur la personne de Manuel Valls interroge une fois encore sur la sécurité des politiques les plus exposés.

Protégés selon leurs anciennes fonctions

Une protection rapprochée puisée dans le vivier des policiers du service de la protection (SDLP) ne sera octroyée aux candidats que dans le cadre de la campagne officielle, qui débutera le 10 avril. En attendant, les pratiques sont diverses. Il y a ceux qui font l’objet de menaces précises et peuvent déjà bénéficier d’un tel dispositif.

 

D’autres, à l’instar de Manuel Valls, sont protégés du fait de leurs anciennes fonctions. Certains peuvent également se voir allouer un accompagnement de courtoisie, généralement un chauffeur plus un officier de sécurité.

Macron doit faire appel à une société privée

Une personnalité comme Emmanuel Macron, par exemple, doit donc assurer elle-même sa protection. Ce que le président d’En marche a fait en mobilisant les agents d’une entreprise privée, payée par son mouvement. Deux personnes se relaient pour protéger le candidat, qui pourrait être pris en charge par le SDLP très prochainement.

Fillon demande du rab

Place Beauvau, les demandes sont ainsi légion. L’une émane de François Fillon, qui sollicite quatre officiers de sécurité supplémentaires. Initialement, l’ex-Premier ministre était parti de Matignon avec deux agents. Deux autres ont été ajoutés depuis, mais on estime chez le candidat des Républicains que sa victoire à la primaire nécessite une mise à niveau.

Le garde du corps personnel de Marine le Pen

Du côté du Front national, la question reste sensible. Si certains évoquent la présence de six officiers, « on ne communique pas sur la question » au sein du mouvement de Marine Le Pen, laquelle bénéficie d’une protection à son domicile depuis les attentats de Paris. Historiquement, c’est Thierry Légier qui pilote sa sécurité. Cette montagne au crâne rasé, ex-parachutiste, veillait en son temps sur les déplacements de Jean-Marie Le Pen. « Il y a plusieurs rideaux de sécurité, résume l’entourage de sa fille. Une protection immédiate avec son garde du corps personnel, et une protection rapprochée assurée conjointement par le SDLP et le Front. »

 
 
Un philosophe karatéka veille sur Mélenchon
« Au fur et à mesure que la campagne avancera, on en appellera aussi au SDLP », glisse-t-on du côté de Jean-Luc Mélenchon, sur lequel veille un camarade à la fois philosophe et ceinture noire de karaté. Tout dépend toutefois du contexte. Pour un meeting dans une petite salle, ce sont « 30 à 40 personnes minimum » qui sont mobilisées.
 
Plus globalement, c’est sur leur mise en oeuvre qu’achoppent ces dispositifs. « Il n’y a pas, en France, de culture pleine et entière de sécurité », déplore Abdelhalim Benzadi, délégué du syndicat Alliance pour le SDLP. Notamment du fait des contraintes de communication. « L’image prédomine, déplore ce spécialiste. Du coup, là où l’on devrait avoir un officier au plus près de la personnalité, les staffs politiques préfèrent placer par exemple un autre élu à côté de leur poulain. »”
 
 
Source : Le Parisien.fr – article écrit le 18 janvier 2017 par Nicolas Jacquard
 
 

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