« Cet agriculteur était retranché avec des armes, dans le mas de son exploitation agricole. Sa femme et ses enfants, enfermés dans une pièce, ont dû être exfiltrés par la police.
 
Il a fallu une nuit entière de négociations, de sang-froid et de savoir-faire pour que, au bout de six heures d’angoisse, un drame soit évité.
Entre 23 heures lundi soir et 5 heures mardi matin, un agriculteur est resté retranché avec des armes dans le mas de son exploitation, à Tarascon.
Sentant un danger potentiel face à une soudaine crise de paranoïa de cet homme sans histoire de 51 ans, son épouse s’était barricadée dans une pièce avec ses deux jeunes enfants, âgés de 5 et 12 ans. Elle a pu prévenir la police, arrivée sur place vers 23h30, bientôt rejointe par les pompiers de Tarascon et le Smur d’Arles.
« Le forcené pensait qu’il y avait des cambrioleurs, qu’il était surveillé et qu’il risquait d’être attaqué, explique un gradé qui a passé la nuit sur place.
Il n’était pas alcoolisé et ne menaçait personne, il s’agissait d’un homme en détresse, qui faisait une crise aiguë de paranoïa pouvant être liée à un surmenage dans son activité ».
Mais le quinquagénaire, que la police soupçonnait fortement d’être armé, ne retrouvait pas la raison et refusait de se rendre.
Une situation qui a poussé le commissaire dépêché depuis Marseille à déclencher le RAID des Bouches-du-Rhône.
Une dizaine d’hommes de l’unité de police d’élite s’est donc rendue sur place.
L’officier négociateur du RAID a poursuivi les pourparlers avec le forcené. Là encore, en vain.
 
 
Deux fusils de chasse et une carabine à plombs dans sa maison
 
La police s’est vue obligée de mener l’opération la plus délicate qui soit : exfiltrer l’épouse et les enfants de la maison. « Le risque était que le père s’en rende compte et que cela le fasse dégoupiller », poursuit une autre source.
Les hommes du RAID ont donc employé une pince hydropneumatique pour scier le plus silencieusement possible les barreaux d’une fenêtre donnant sur la pièce où s’étaient barricadés sa femme et ses enfants.
Il était environ 4 heures du matin quand ils ont pu être libérés. Les victimes ont été prises en charge par les pompiers et les médecins du Smur.
Les négociations se sont ensuite poursuivies pendant une heure, toujours sans résultat.
Après une longue et minutieuse étude de la configuration des lieux, le RAID a dû se résoudre à intervenir pour interpeller le forcené.
Il a pu être appréhendé sans violence et sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré.
Les policiers ont retrouvé dans le cellier de la maison deux fusils de chasse calibre 12 non chargés et une carabine à plombs. Des cartouches étaient par ailleurs posées sur le lit de l’agriculteur.
« Il avait fait des préparatifs », glisse un policier. L’homme a été conduit au secteur psychiatrique de l’hôpital d’Arles en état de grande détresse. Il n’avait jamais eu affaire à la police jusqu’alors. « C’est une famille exemplaire, qui n’a jamais fait parler d’elle autrement que par son travail sur cette propriété agricole », précisait hier soir le maire de Tarascon Lucien Limousin, qui était sur les lieux dans la nuit de lundi à mardi.
Le premier magistrat a tenu à saluer le professionnalisme du RAID, des policiers et des pompiers tarasconnais qui sont intervenus. Et de souffler : « Ils ont évité un drame ».3
 
 
Source : Laprovence.com – article écrit le 10 Janvier 2018 par Romain Fauvet
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