« La police de Bergerac accompagnée du RAID a interpellé lundi six personnes soupçonnées d’avoir monté un point de deal dans un appartement en plein centre-ville, juste à côté de la mairie. Plusieurs kilos de drogue et une grande quantité d’argent ont été saisis.
La rue Neuve d’Argenson, son hôtel de ville, son tribunal judiciaire, ses banques et… son point de deal. Lundi 22 mai, les enquêteurs du commissariat de Bergerac aidés des policiers d’élite du RAID et de chiens renifleurs de stupéfiants ont fait une descente dans un immeuble situé à quelques mètres à peine de la mairie, sur les coups de six heures du matin. Ils ont démantelé un point de deal et saisi plusieurs kilos de drogue avec de l’argent liquide, annonce le parquet de Bergerac.
« J’ai entendu bang, bang, bang, je croyais que c’était une bagarre, mais c’était la police qui défonçait les portes », raconte une voisine au micro de France Bleu Périgord. Elle a été réveillée aux aurores, dans cet immeuble aux extérieurs proprets : « Ils ont arrêté une femme, une dame d’une soixantaine d’années, avec de la coke, de l’héroïne. Tout le monde savait ici qu’elle vend de la drogue. Mais personne n’osait rien dire ».
« Bergecrack »
Dénoncée par un renseignement anonyme, l’occupante de l’appartement faisait l’objet depuis deux mois d’une minutieuse surveillance des enquêteurs de la sûreté urbaine de Bergerac, qui sont remontés jusqu’à son fournisseur, et à une nourrice chez qui les deux premiers stockaient la drogue.
En tout, 336 grammes de cocaïne, 1,6 kg d’héroïne, 1,2 kg de cannabis, 75 grammes d’ecstasy et 3 grammes de crack ont été saisis par la justice. Valeur marchande ? Près de 130.000 euros. Les policiers ont aussi trouvé un fusil à lunettes, et 26.
130 000 euros de drogue saisis
L’enquête a permis d’identifier une vingtaine de consommateurs, tous entendus par les enquêteurs.
Parmi eux, beaucoup de personnes défavorisées : « Certains pensent ‘nettoyer’ la cocaïne en la mélangeant avec de l’ammoniac pour en faire du crack, alors que ça rend le produit encore plus dévastateur », fait remarquer Mathilde Micolon de Guérines, substitut du procureur de Bergerac.
Elle ajoute que « ce n’est pas vrai de dire qu’il y a beaucoup de trafic de drogue à Bergerac.
Mais ça existe, et c’est important de les désorganiser. Le commissariat a déjà été très réactif sur d’autres trafics, ils l’ont été cette fois aussi ».
La « vendeuse » qui opérait depuis son appartement était sous curatelle, et endettée.
Sa petite épicerie de la drogue aurait rapporté jusqu’à 320.000 euros de bénéfice depuis deux ans, selon le calcul des enquêteurs. Elle comparaîtra mardi prochain devant le tribunal de Bergerac au côté de son fournisseur, âgé de 26 ans et déjà connu pour avoir trempé dans d’autres trafics de drogue dans le Bergeracois.
La nourrice, une femme elle-même toxicomane et sans doute exploitée par les deux autres, comparaîtra à leurs côtés. Tous les trois sont en détention provisoire en attendant leur procès. »
Source : francebleu.fr – article écrit le 26 mai 2023 par Marc Bertrand
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